Allez-vous vendre des masques à prix coûtant ?

NON MAIS

Olivier Albert, titulaire d’une pharmacie employant 6 salariés dont 2 adjoints à Port-la-Nouvelle (Aude). Groupement : Objectif Pharma (Wellpharma) ; non syndiqué.

A cette question, j’aurai une réponse de Normand. Le sourcing sur les masques chirurgicaux est problématique, il n’y a aucune lisibilité sur les prix et les conditions d’achat. On n’est pas certain d’avoir les mêmes prix d’une fois sur l’autre. Or je ne peux pas, humainement et socialement parlant, changer mes prix à chaque livraison de masques. Ici, les gens n’ont pas trois sous pour acheter 35 € une boîte de 50 masques. C’est la raison pour laquelle je les vends à l’unité, même si j’ai bien conscience que la vente au détail n’est pas recommandée. De même, sur les masques en tissu, j’essaie de proposer le prix le plus neutre possible pour le budget des ménages (4,99 € le masque, 19,95 € les cinq) par le jeu de commandes groupées à l’un de mes fournisseurs historiques.

NON MAIS

Christophe Dol, titulaire à Angers (Maine-et-Loire) d’une pharmacie de centre commercial (15 salariés dont 3 adjoints). Groupement : Le Gall Santé Services ; non syndiqué.

Je vends le masque chirurgical à 80 centimes d’euro l’unité avec une marge de 10 centimes, soit à un prix très raisonnable. Je m’en suis toujours tenu aux consignes données par les instances professionnelles et j’ai attendu qu’elles nous donnent le feu vert pour en vendre. J’ai beaucoup de passage dans ma pharmacie et les demandes sont fortes. Qu’il s’agisse des masques chirurgicaux ou de masques réutilisables, les stocks partent tout de suite. J’en recommande en permanence auprès de mon groupement qui me garantit des prix d’achat stables. J’ai reçu encore récemment un lot de 200 masques réutilisables. Depuis que nous sommes autorisés à en vendre, mon prix de vente au public n’a jamais varié et reste très raisonnable (4,80 €).

NON

Valérie Peltre, titulaire d’une pharmacie rurale (4 salariés dont 2 adjoints) à Einville-au-Jard (Meurthe-et-Moselle). Groupement : Pharmactiv ; syndicat : FSPF.

Vendre à prix coûtant, je ne sais pas. Pour l’instant, c’est la pagaille organisée. J’attends depuis 15 jours une livraison de dix boîtes de 50 masques chirurgicaux. Ceux que j’ai pu obtenir, je les vends 80 centimes d’euro pièce, par lot de cinq masques par personne au maximum, pour pouvoir répondre à toutes les demandes. Une commande de masques devait arriver chez mon fournisseur mais il l’a refusée car elle n’était pas conforme. Je reçois une vingtaine de courriels par jour d’offres d’achat mais je ne réponds à aucun d’eux car je ne sais pas d’où ils viennent. Certains de nos fournisseurs nous proposent des masques en tissu. Je les ai vus en photo et, compte tenu de leur épaisseur, je crains d’étouffer en les portant. Une fois que j’aurai fait mon choix, j’alignerai mes prix sur ceux du marché.

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Sondage réalisé du 6 au 20 mai 2020