Après la guerre des masques, la guerre des Trod

Vous avez mis en place la plateforme d’achat Masques et Santé pour approvisionner la profession en masques chirurgicaux. Qu’en est-il à présent ?

L’euphorie de l’arrivée des huit premiers avions et d’avoir ouvert cette « route de la pharmacie » a vite disparu face à toutes les tracasseries administratives. Nous avons eu deux avions bloqués plusieurs jours à Roissy [aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle] en raison de contrôles très longs. Je respecte le rôle des douaniers mais nous assistons à du zèle. Nous marchons sur la tête.

Les Trod Covid-19 sont une autre bataille ?

Les Régions Ile-de-France et Centre-Val de Loire ont déjà reçu des tests et les ont distribués aux mairies. Les cliniques et les grandes entreprises en ont aussi pour tester leurs personnels. Or il n’y a aucun protocole pour réaliser ces tests et tracer les personnes positives. Les pharmaciens n’ont en revanche pas le droit de les faire à ce jour [le 25 mai]. C’est un scandale !

Quelles premières leçons tirez-vous de cette crise ?

La crise a été relativement mal gérée par les pouvoirs publics pour une raison très simple : le millefeuille administratif. C’est la paralysie. Il est temps de réformer les autorités et instances sanitaires. Le point positif est que, grâce à la puissance des groupements, nous avons réussi à inverser la tendance pour la vente de masques. A présent, nous sommes assis à la table des négociations avec le ministère de la Santé, la Direction générale des entreprises et la Direction générale de la santé. Mais les pharmaciens se sont fait manipuler. Ils ont été un rempart en distribuant les masques aux professionnels de santé libéraux. Ils ont été de bons soldats et ont été poignardés dans le dos par la grande distribution.