L’essentiel à retenir sur la bronchiolite

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L’essentiel à retenir sur la bronchiolite

Publié le 6 décembre 2024
Par Nathalie Belin
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Retrouvez les informations clés du Cahier Formation sur la bronchiolite.

La pathologie

La bronchiolite est une infection respiratoire aiguë touchant principalement des nourrissons de moins de 2 ans. L’agent infectieux est le virus respiratoire syncytial (VRS) dans 70 % des cas, un autre virus dans les autres cas. Très contagieux, il se transmet par voie aérienne (salive, éternuement, postillons) ou par contact indirect (main, objet, jouets contaminés).

L’infection ne confère pas une immunité durable, d’où des épidémies chaque hiver avec un pic habituellement en décembre.

Chez l’adulte et l’enfant de plus de 2 ans, l’infection est le plus souvent bénigne, voire asymptomatique. Les patients âgés ou atteints de comorbidités (pathologies chroniques cardiopulmonaires, par exemple) sont plus vulnérables et susceptibles de développer une pneumopathie ou de connaître une décompensation de maladie sous-jacente.

Chez le nourrisson de moins de 2 ans, l’infection débute par un rhume, une toux sèche, puis une respiration sifflante avec plus ou moins de signes de lutte (augmentation de la fréquence respiratoire, tachycardie), des difficultés à s’alimenter, une fièvre modérée. L’évolution mène à la guérison le plus souvent en 5 à 10 jours, la toux peut persister 2 à 4 semaines.

Complications : la gravité est liée au risque d’escalade vers une insuffisance respiratoire aiguë, généralement dans les 48 heures suivant l’apparition de la toux. Les facteurs de risque sont : prématurité (moins de 36 semaines d’aménorrhée), âge inférieur à 2 mois et présence de comorbidités (cardiopathie congénitale, pathologie pulmonaire chronique, déficit immunitaire et pathologies avec fatigabilité musculaire), ainsi que les difficultés d’accès aux soins et le tabagisme passif.

La prise en charge

Le traitement est symptomatique : désobstruction rhinopharyngée plusieurs fois par jour et avant chaque repas, fractionnement des repas en cas de difficultés à s’alimenter, couchage sur le dos dans une pièce à + 19 °C au maximum, exclusion du tabagisme passif, hydratation, éventuellement antipyrétique (paracétamol).

La surveillance de l’enfant, en particulier les 2 à 3 premiers jours, est primordiale : comportement inhabituel (fatigue, réactivité diminuée ou agitation), respiration accélérée (thorax qui se creuse), baisse de l’alimentation nécessitent de reconsulter le médecin.

La kinésithérapie respiratoire n’est pas recommandée chez les nourrissons de moins de 1 an, mais peut se discuter en cas de maladie respiratoire chronique ou neuromusculaire.

L’appel au 15 est notamment recommandé en cas de pathologie cardiaque ou respiratoire, de prise alimentaire diminuée de moitié sur 3 repas, de vomissements systématiques, de bouche bleue, de pauses respiratoires.

La prévention

Les gestes barrières sont au premier plan : lavage des mains, port du masque en cas de signes infectieux dans l’entourage de l’enfant, limitation des visites à un cercle d’adultes très proche jusqu’à l’âge de 3 mois. Ne pas partager les biberons, tétines, couverts non lavés du nourrisson. Ne pas fumer en présence de l’enfant.

Deux traitements préventifs au choix sont proposés aux parents en complément des gestes barrières :

  • Beyfortus (nirvésimab), anticorps monoclonal dirigé contre le VRS. Il est recommandé aux nourrissons nés au cours de la période de circulation du virus. La durée de protection est d’au moins 5 mois ;
  • Abrysvo, vaccin renfermant 2 antigènes de la protéine F du VRS, indiqué chez les femmes enceintes entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée pour la protection passive des nourrissons de la naissance à l’âge de 6 mois.

Article issu du cahier Formation du n° 3533, paru le 26 octobre 2024.