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Les avancées du congrès de l’ASCO
La crise sanitaire a conduit le congrès de l’American society of clinical oncology (ASCO) à se tenir cette année par écrans interposés, du 29 mai au 2 juin. Le point sur des traitements sans cesse plus ciblés.
Un constat qui s’affirme d’année en année : la cancérologie évolue dans son ensemble vers une médecine de précision, intégrant la caractérisation moléculaire comme outil de choix pour l’analyse et le diagnostic des patients et pour guider l’approche thérapeutique. « On ne regarde plus d’où vient la tumeur, l’organe de départ, mais juste l’anomalie moléculaire. Peu importe le type de cancer, s’il y a une anomalie moléculaire, le traitement peut marcher », explique le Pr Jean-Yves Blay, président du réseau de centres de lu e contre le cancer Unicancer. Immunothérapies et thérapies ciblées, seules ou de plus en plus souvent en association, ont donc largement tenu le haut du pavé des communications du congrès de l’American society of clinical oncology (ASCO) qui s’est déroulé du 29 mai au 2 juin, de manière virtuelle.
Des avancées à foison
Dans le cancer du sein HER2+ avec métastases cérébrales, le tucatinib, inhibiteur de la kinase HER2CLIMB, a obtenu des résultats significatifs sur la survie globale et sans progression en association au trastuzumab (Herceptin), anti-HER2, et à la capécitabine (Xeloda). L’étude BYLieve (alpelisib + fulvestrant/ Faslodex) est prome euse dans les cancers du sein RH+ avec mutation du gène PIK3CA, synonyme de mauvais pronostic. Les inhibiteurs de PARP (olaparib/Lynparza, veliparib) ont un intérêt dans les cancers du sein triple négatif. En pneumologie, l’inhibiteur de tyrosine-kinase osimertinib (Tagrisso) a, dans l’étude Adaura, divisé par 5 le risque de décès ou de progression en traitement adjuvant du cancer du poumon non à petites cellules de stade précoce avec mutation EGFR. Des résultats extrêmement significatifs qui pourraient changer l’évolution de la maladie en donnant l’espoir d’une « guérison ».
Très bons résultats également dans le cancer des ovaires avec l’olaparib. Les données à cinq ans montrent une augmentation de 42 % de la survie globale à 60 mois, du jamais vu auparavant dans ce e tumeur. L’anticorps anti-PDL-1 avelumab (Bavencio) réduit quant à lui le risque de décès de 31 % en première ligne de traitement de maintenance des carcinomes urothéliaux, qui représentent 90 % des cancers de la vessie. La même molécule a permis de guérir la moitié des patientes a eintes de tumeur trophoblastique gestationnelle, une maladie rare au fort potentiel métastatique.
Un autre anticorps anti-PDL-1, le pembrolizumab (Keytruda), a confirmé son intérêt dans le cancer du sein triple négatif et surtout dans le cancer du côlon avec instabilité microsatellitaire. Dans d’autres cancers colo rectaux, l’essai MEDTREME associe deux immunothérapies (durvalumab, anti-PDL-1, et tremelimumab, anti CTLA-4) au protocole Folfox (5-FU+ oxaliplatine) pour contrôler la maladie.
Perspectives et chimères
Les regards se tournent vers les antigènes chimériques, ou CAR-T cells, déjà utilisés dans des hémopathies malignes. Leur emploi dans les tumeurs solides soulève de grands espoirs si les données quant à leur sécurité dans ce cadre se confirment. Les antigènes des tumeurs solides étant en effet également exprimés dans les tissus sains, il existe un risque de déclencher une réaction immunitaire violente et inappropriée. L’utilisation d’anticorps monoclonaux liés à une ou plusieurs molécules de chimiothérapie (« anticorps couplé ») offre aussi des perspectives intéressantes. Le programme Destiny évalue ainsi en phase 1 ou 2 le trastuzumab deruxtecan dans plusieurs sous-groupes avec mutation HER2 : cancers du sein, du côlon et du poumon non à petites cellules. La vaccination individuelle contre le cancer à visée thérapeutique fait ses premiers pas en couplant la biologie moléculaire à très haut débit à des outils de modélisation mathématique pour déterminer des cibles. Mais ce n’est pas encore pour demain.
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