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BP 2020, expérimentations et apprentissage, ça bouge !
La crise sanitaire et de nerfs pour la profession en raison de modalités d’examen du BP tardives n’entachent en rien les bonnes nouvelles sur les travaux en cours pour le futur diplôme de préparateur.
« Bonjour, je suis actuellement en classe de dernière année de BP de préparatrice au CFA de Toulouse, et j’aimerais savoir si vous avez eu des informations concernant l’examen ? » Des messages comme celui de Margot, nous en avons reçu des dizaines. Cette année, la crise du Covid-19 a mis à mal les examens nationaux. Le BP n’a pas fait exception mais ce « petit » diplôme de l’Éducation nationale par rapport aux bacs, BTS et autres certifications gérés par ce ministère, a été traité en dernier. Pour preuve, il a fallu attendre deux mois entre l’annonce faite à notre rédaction, le 6 avril, de supprimer les épreuves, et la publication au Journal officiel du 4 juin du décret et de l’arrêté pour organiser le BP en contrôle continu. Les représentants de la branche officine avaient aussi envoyé un courrier le 20 avril à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et aux ministères de la Santé et de l’Éducation nationale indiquant leur souhait d’une évaluation par les maîtres d’apprentissage, et pas seulement par un contrôle des connaissances en CFA.
L’avis de son maître
La branche a concocté une fiche permettant d’évaluer l’apprenti in situ. Avec l’aval des ministères, les syndicats ont envoyé cette fiche aux CFA. « Elle n’est pas obligatoire. C’est un outil supplémentaire pour les maîtres d’apprentissage afin de donner un avis plus développé sur leur apprenti, sur l’exercice du métier, CTE et législation », explique Philippe Denry, titulaire, formateur et en charge des questions sociales et formation à la FSPF, syndicat de titulaires. Même son de cloche à l’USPO, l’autre syndicat de titulaires, qui a en outre décidé de mettre cette fiche à disposition sur son site. « Certains CFA l’ont distribuée, d’autres non. Nous voulions que tous les maîtres d’apprentissage qui voulaient l’utiliser le puissent malgré tout », explique Daniel Burlet, en charge des questions sociales à l’USPO.
Un œil sur les taux de réussite
Malgré les textes officiels, une certaine exaspération a grondé du côté des CFA, dont la charge de travail a été alourdie, avec des délais de remise de notes et de jury abracadabrants et des demandes administratives aberrantes, comme faire des fiches d’établissement. Les difficultés du BP 2020 tiennent aussi à des modes de fonctionnement différents dans les CFA. Dans certains, des matières sont dispensées en BP1 seulement, dans d’autres, il y a peu de contrôle continu… Mais, dans tous les cas, la branche et les ministères sont d’accord. « Les taux de réussite sur les trois dernières années seront examinés avec soin », pointe Philippe Denry. Un établissement qui a 65 % de réussite ne va pas passer à 90 %…
Une partie sur les bancs de la fac
Le Covid-19 a eu pour autre conséquence de ralentir les travaux d’expérimentation sur le futur diplôme de préparateur en pharmacie. La réflexion se poursuit. Les discussions entre les CFA et la dizaine de facultés de pharmacie souhaitant participer aux expérimentations s’ouvrent enfin aux représentants de la branche, jusqu’alors non conviés, « plus par méconnaissance que par volonté de nous écarter, précise Daniel Burlet. Les discussions sont ouvertes mais nous nous orientons vers une licence professionnelle. » Beaucoup de points sont à discuter, comme faudra-t-il déjà délivrer des médicaments à la fin de la deuxième année ou en quel lieu se dérouleront les cours ? Réponse en septembre 2021 pour le début des expérimentations.
Apprentissage
→ Les aides employeurs en faveur de l’apprentissage en période Covid-19 ont été revues à la hausse (voir p. 7) et ont bénéficié aussi aux formations de niveau bac + 3, mais qu’en sera-t-il après 2021 ? Les syndicats de l’officine souhaitent que cette aide employeur pour les apprentis préparant un diplôme bac + 3 perdure quand la licence pro sera prête. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour des formations de bac + 3 en apprentissage. L’autre question est le coût de la formation. Les CFA reçoivent un coût-contrat par apprenti annuel de 6 000 €. Quand ils devront partager les enseignements avec les facs, quid de la répartition entre les CFA et les facs ?
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