Baisse des tarifs des biologistes : une troisième réduction en moins de deux ans

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Baisse des tarifs des biologistes : une troisième réduction en moins de deux ans

Publié le 31 juillet 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Les tensions entre les biologistes et la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) continuent de s’intensifier. Selon un communiqué signé par l’ensemble des syndicats de biologistes – SNMB, BIOMED, FNSPBHU, SNBH, SDBIO, SLBC, SNMB-CHU –, la Cnam prévoit de baisser, pour la troisième fois en moins de deux ans, les tarifs des biologistes.

La Cnam a annoncé en juin 2024 aux représentants du secteur que l’accord triennal 2024-2026, signé l’année dernière, avait été construit sur des données erronées concernant les dépenses de 2023 et les prévisions de croissance pour 2024. En croyant agir dans un climat de confiance avec les pouvoirs publics, les syndicats avaient déjà accepté des conditions financières très contraignantes, avec une baisse des tarifs de 7 % en 2023, avant même le début de l’accord, suivie d’une nouvelle baisse de 4 % au 1er janvier 2024. La menace actuelle de la Cnam de réduire à nouveau les tarifs de 9,4 % en septembre 2024, représentant 360 millions d’euros annuels, serait le coup de grâce après les 11 % consentis en un an et constituerait une rupture de confiance définitive.

La condamnation de nombreux centres

En réponse à cette nouvelle réduction des coûts, les biologistes rappellent les déficits financiers croissants de nombreux laboratoires et soulignent l’impossibilité pour ces établissements de survivre économiquement sans atteindre un équilibre financier à court et moyen terme.

Si la Cnam maintenait sa décision de réduire les tarifs, les biologistes indiquent qu’ils seraient contraints de fermer les sites les plus fragiles, particulièrement ceux situés dans les déserts médicaux, ce qui aggraverait l’accès aux services de santé dans ces régions. D’autres mesures incluraient la réduction des horaires et des jours d’ouverture, notamment les après-midi et les fins de semaine, augmentant ainsi le délai d’accès aux prélèvements et aux résultats, et aggravant la saturation des services d’urgence hospitaliers. La diminution du personnel administratif et paramédical sur les sites dégraderait également la qualité du service.

Les patients premiers perdants ?

Les syndicats demandent la suspension immédiate de l’accord triennal et sa renégociation sur des bases réalistes et économiquement viables. Ils lancent un cri d’alarme pour éviter une dégradation du service de biologie médicale à un niveau « low cost », inacceptable tant pour les patients que pour les soignants. Les syndicats concluent que la Cnam porterait une lourde responsabilité en agissant ainsi.

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