Dépistage et prévention des IST : une idée de communication à l’officine

Une enquête* réalisée cet été par Harris Interactive pour le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV) montre une diminution importante des connaissances des jeunes de 18 à 35 ans sur les infections sexuellement transmissibles (IST). Cette méconnaissance est liée à des croyances erronées et à un manque d’information. Le Sida reste sans surprise la première maladie citée spontanément par les trois quarts des répondants. L’herpès génital, les morpions, la syphilis et les hépatites B et C sont moins cités de manière spontanée dans cette catégorie de la population en comparaison avec une enquête similaire menée en 2016. Les chlamydias sont citées au même niveau. Seul le papillomavirus a gagné en notoriété au fil des ans, du fait de campagnes de communication et de vaccination, notamment en pharmacie. Plus généralement, près de 6 répondants sur 10 savent qu’une IST peut être asymptomatique. Moins de la moitié des sondés peuvent citer les brûlures en urinant, un écoulement au niveau du gland et une ulcération génitale comme signes reconnaissables d’une contamination.

L’utilisation du préservatif en recul

Pourtant, près des trois quarts des sondés vont consulter en cas de doute de contamination. Le recours aux centres de dépistage est connu du quart de l’effectif. Bien qu’il subsiste des réflexes importants, le dépistage des IST marque un recul. De même que le recours au préservatif. Les trois quarts des répondants le citent cependant comme moyen privilégié pour se protéger. Par ailleurs, 25 % des jeunes de 18 à 35 ans disent avoir connaissance de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et 15 % de cette catégorie prend ou a pris une PrEP. Son recours est minoritaire mais il engendrerait quasi systématiquement un comportement à risque notamment celui du relâchement de l’utilisation du préservatif pour les trois quarts des usagers, regrette le SNDV.

Quatre nouvelles pathologies dépistées sans ordonnance médicale

Plusieurs mesures sanitaires récentes ont été mises en œuvre pour faire reculer les IST chez les jeunes : le recours aux préservatifs a été facilité et l’accès direct au dépistage (gratuit pour les moins de 26 ans) dans les laboratoires d’analyse biologique ne se cantonne plus au VIH. Il est possible aussi depuis le 1^er septembre pour Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia trachomatis, Treponema pallidum et le virus de l’hépatite B.

Étude sur les perceptions et connaissances des MST réalisée par Harris Interactive pour le Syndicat national des dermatologues-vénérologues portant sur un échantillon national représentatif de la population française de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus du 1^er au 4 juillet 2024.