Salaires : 2024, une année pour rien !

Le 9 septembre 2024, le syndicat Force ouvrière (FO) a organisé une conférence de presse pour alerter les médias sur la situation des salaires dans la branche pharmacie d’officine dont 16 coefficients sont rattrapés par le Smic, soit environ 20 % des salariés de l’officine. Malgré la combativité des représentants syndicaux, tout laisse à penser que cette année 2024 sera une année blanche pour la valeur du point.

Lundi prochain, 16 septembre, une séance de négociation se tiendra entre représentants des salariés et des employeurs. « C’est la septième séance depuis le début de l’année. C’est la première fois que l’on a des reports de séances ! Ce refus de négocier est d’une violence extrême pour les salariés qui permettent aux officines de tourner et fidélisent la clientèle », s’insurge David Brousseau, secrétaire fédéral FO Officine.

En effet, depuis novembre 2023, la FSPF, suivie par l’USPO, a suspendu les négociations salariales à la signature d’un avenant avec l’Assurance maladie, bien que les deux dossiers ne soient pas liés. « Cet avenant a été signé le 10 juin 2024, or les négociations sont toujours au point mort. Les représentants des syndicats patronaux se présentent en réunion sans mandat ou avec des mandats à zéro % », déplore David Brousseau, « et malgré la présence d’un représentant du ministère du Travail lors des réunions, nous sommes dans l’impasse. Les chambres patronales ont perdu toute vision à moyen terme », ajoute Olivier Clarhaut, secrétaire général adjoint de la Fédération nationale FO des métiers de la pharmacie, des laboratoires de biologie médicale, du cuir et de l’habillement.

6 % d’augmentation pour FO

« La branche connaît un problème d’attractivité. Or, salaire et conditions de travail sont les maîtres mots de l’attractivité », pointe David Brousseau. Afin de sortir de cette situation, FO pharmacie demande une augmentation de 6 % de la valeur du point et l’instauration d’un garde-fou entre le Smic et le premier coefficient de la grille. « C’est un mécanisme qui existe dans d’autres branches. Les partenaires sociaux stipulent dans l’accord qu’il y aura toujours x % ou x € d’écart entre le Smic et le premier coefficient », explique Sylvia Veitl, secrétaire générale de la Fédération.

Toujours est-il que le constat est là : même si les partenaires sociaux s’accordaient sur une augmentation lundi prochain, il est probable que cette augmentation ne s’appliquerait pas avant la fin de l’année, en raison du temps pris par le ministère du Travail pour publier l’accord au Journal officiel. 2024 serait alors une année blanche. « Mais attention, plus les augmentations de salaire sont reportées, plus elles sont importantes, car il est nécessaire de rattraper le retard », prévient Sylvia Veitl.