Baisse du prix des médicaments : l’État économise, la pharmacie trinque 

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Baisse du prix des médicaments : l’État économise, la pharmacie trinque 

Publié le 11 septembre 2024
Par Audrey Chaussalet
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Alors que les finances de la Sécurité sociale sont au plus mal avec un déficit attendu à plus de 16 milliards d’euros en 2024 et que l’entame tardive des discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) fait craindre le pire, les baisses de prix sur les médicaments et l’augmentation du taux de pénétration des génériques et des biosimilaires enregistrées depuis le début de cette année sont autant de pistes déjà mises en place pour permettre à l’État de réaliser encore plus d’économies.

L’économie de l’officine repose encore à 77,4 % sur le marché du médicament, selon un atelier du Gers Data, qui s’est déroulé lundi 9 septembre 2024. Si la nouvelle n’est pas si surprenante, elle n’en demeure pas moins inquiétante car le marché du médicament en sell-in recule de 0,3 % en volume, mais affiche une hausse de 7 % en valeur depuis le début de l’année 2024.

Les leviers à actionner 

Si l’on prend en considération les baisses de prix des médicaments actées depuis le début de l’année et celles à venir, l’économie réalisée pour l’État s’élève à 1,3 Md d’euros, ville et hôpital confondus, soit bien au-delà des objectifs fixés dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024 qui prévoyaient une économie de 850 M€. Rien qu’en ville, les économies réalisées atteignent 824 M€ à fin juillet, selon le Gers Data. Avec 7,7 millions d’unités et un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros, les médicaments à prescription médicale obligatoire dont la valeur se situe entre 150 € et 1 930 € est la catégorie qui a enregistré les plus fortes évolutions : + 11,8 % en volume et + 18,3 % en valeur, selon le Gers Data.

Nouvelles économies obligent, le taux de pénétration des génériques en ville est reparti à la hausse pour atteindre 84,9 % en cumul annuel mobile à fin août 2024. Du côté des biosimilaires, le taux de pénétration en ville s’élève à 33,8 % à fin août 2024, en hausse de 3 points par an, en moyenne, dont le recours est encouragé par l’Assurance maladie.

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