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LE ZINC

Publié le 21 septembre 2024
Par Nathalie Belin
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Oligoélément le plus abondant dans l’organisme après le fer, le zinc possède, entre autres, des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes et joue un rôle important dans l’immunité.

De quoi s’agit-il ?

Le zinc est un oligoélément essentiel à l’organisme, apporté par l’alimentation, en particulier la viande, les abats, le fromage, les légumineuses, les poissons et les fruits de mer. Son absorption intestinale est diminuée notamment par les phytates présents dans les céréales complètes et les légumineuses.

Il joue un rôle dans le métabolisme des acides nucléiques, du glucose, des lipides, d’hormones (insuline, testostérone, hormone de croissance, par exemple) et est impliqué dans la stabilisation des membranes cellulaires. Cofacteur de la superoxyde dismutase, il participe à la lutte contre les radicaux libres.

De nombreuses allégations lui sont reconnues. Notamment, il contribue à un métabolisme glucidique équilibré, à une fonction cognitive optimale, à la fertilité et à la reproduction, au maintien du taux normal de testostérone, à une ossature saine, à la bonne santé des phanères et de la peau, au fonctionnement correct du système immunitaire, à la protection contre le stress oxydatif.

Qui est à risque de déficit ?

Les carences en zinc sont rares mais un déficit est possible soit chez les personnes consommant peu ou pas de produits d’origine animale ou dont les besoins sont accrus (femmes enceintes), soit encore lorsque l’absorption intestinale du zinc est diminuée ou son élimination urinaire augmentée (maladies inflammatoires chroniques intestinales, personnes en surpoids, âgées, diabétiques ou souffrant d’alcoolisme chronique).

Les signes d’un déficit sont peu spécifiques : sensibilité accrue aux infections, fatigue, chute de cheveux, retard de croissance chez l’enfant.

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Que disent les études ?

 

Immunité. Une analyse récente de la revue Cochrane incluant 34 études contrôlées randomisées versus placebo conclut que le zinc pourrait avoir un intérêt pour réduire la durée des rhumes, avec néanmoins un faible niveau de preuve, mais serait sans effet sur la prévention des rhumes.

 

Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Plusieurs études, parmi lesquelles Areds 2, ont montré l’intérêt d’une supplémentation en antioxydants dont le zinc (25 mg par jour), associé à des caroténoïdes, à du cuivre et à de la vitamine C, pour diminuer le risque d’évolution de la DMLA vers une forme sévère.

 

Acné. Le gluconate de zinc a prouvé une certaine efficacité pour réduire les lésions acnéiques à prédominance inflammatoire mais moindre que la minocycline. Avec le statut de médicament, il est indiqué dans l’acné inflammatoire légère à moyenne à la dose de 30 mg par jour durant 3 mois, puis 15 mg par jour. 

 

Autres. Une méta-analyse d’essais contrôlés suggère qu’une supplémentation en zinc chez des personnes diabétiques pourrait améliorer le contrôle glycémique. Une étude a rapporté un lien entre une hypertrophie bénigne de la prostate et un déficit en zinc.

Quelles sont les doses recommandées ?

Les apports recommandés en zinc chez l’adulte, selon les apports en phytates, vont de 9,4 à 14 mg par jour chez l’homme et de 7,5 à 11 mg par jour chez la femme (ils sont supérieurs chez les femmes enceintes et allaitantes).

Il est préférable de prendre une supplémentation en zinc à distance des repas pour optimiser la biodisponibilité.

La dose journalière maximale autorisée dans les compléments alimentaires est de 15 mg.

Quelles sont les précautions ?

 

Les effets indésirables, essentiellement à type de troubles digestifs, sont très rares aux doses préconisées. Les sels de zinc peuvent diminuer l’absorption de certains médicaments : cyclines, fluoroquinolone, sels de calcium ou de fer.

   

Les compléments alimentaires

Le zinc est présent dans les complexes multivitaminiques à visée oculaire, « antifatigue » ou destinés à renforcer les défenses immunitaires et dans des formules ciblant les troubles prostatiques, la fertilité masculine, la préparation de la grossesse et la grossesse elle-même.

Déconseiller la prise simultanée de plusieurs compléments alimentaires qui renferment du zinc ou d’autres antioxydants. Des doses importantes d’antioxydants pourraient avoir une action pro-oxydante en l’absence de déficit.