Génériques : qui connaît la taxe M ?

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Génériques : qui connaît la taxe M ?

Publié le 7 octobre 2024
Par Laurent Lefort
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Lors des Rencontres Pharmactiv qui se sont déroulées du 3 au 5 octobre 2024 en Croatie, Grégory Moses qui dirige les activités pharmacie du laboratoire Viatris est revenu sur une pression économique inédite qui pèse sur le marché des génériques. Explications.

Qui connaît la taxe M* ? », lance à la cantonade Grégory Moses (Viatris), lors d’un débat consacré à l’économie de l’officine et aux leviers destinés à augmenter la rentabilité. En ce 4 octobre, ils sont plusieurs centaines de pharmaciens titulaires adhérents du groupement Pharmactiv à être aussi surpris par la question qu’hésitants sur la réponse à y apporter. « C’est l’une des plus grandes menaces chez le pharmacien, poursuit Grégory Moses. C’est une taxe sur la croissance du marché pharmaceutique à laquelle on a demandé aux génériqueurs de participer. Ils ne peuvent pas payer. Les innovateurs, eux, ne veulent pas payer. Finalement, le payeur pourrait être le pharmacien, notamment par le biais des remises. » Dans son rapport remis le 29 août 2023 au gouvernement, la mission interministérielle sur le financement et la régulation des produits de santé avait proposé plusieurs mesures concernant directement les pharmaciens d’officine dont la réduction des marges liées aux génériques.

Il y a actuellement une pression économique forte qui pèse sur les médicaments génériques. À tel point que « plusieurs centaines de références ne couvrent pas les coûts de fabrication, ajoute Grégory Moses. Nous nous battons pour faire venir les produits afin d’éviter au maximum les ruptures de stock, nous sommes une entreprise de santé publique et, à ce titre, nous ne sommes donc pas dans une logique permanente de rentabilité… mais si on l’était on arrêterait 200 références. »

* Cette clause de sauvegarde a été plafonnée à 2 % du chiffre d’affaires hors taxe des génériques par la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2024. Cependant, cette disposition n’est que temporaire et ne s’applique qu’à l’année 2024. À droit constant, la clause de sauvegarde triplerait uniquement pour les produits à bas prix et à faibles marges, soit 330 M€ en 2025. La rentabilité du secteur serait alors de – 2,4 % en 2025, dénonce le Gemme (l’association regroupant 24 entreprises dans le domaine des génériques et biosimilaires). Le Gemme sollicite  d’ailleurs, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, l’exemption pure et simple des médicaments génériques, hybrides et biosimilaires du champ de cette contribution.

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