Précarité des étudiants : l’Anepf appelle à la générosité de ses pairs

La vie étudiante ne fait plus rêver. Et pour cause : chaque année, de plus en plus d’étudiants s’enfoncent dans la précarité. Ils sont 36 % à sauter régulièrement un repas, par manque d’argent, selon un baromètre publié ce jour par l’association solidaire Cop1. Pour 40 % des étudiants bénéficiaires d’aides alimentaires chez l’association Cop1, le reste à vivre, une fois toutes les charges payées, est de 50 € par mois. Alors qu’ils sont 83 % à travailler à côté de leurs études. Si cette réalité ne date pas d’hier, elle ne cesse de s’aggraver. Il y a un avant/après Covid-19 ! C’est en partant de ce même constat que l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a réorganisé son fonds de dotation, créé en 2017, pour venir en aide aux étudiants en pharmacie précaires. L’accroissement des demandes nécessite aujourd’hui de récolter davantage de dons. Rappelons que le coût moyen d’une rentrée universitaire pour un étudiant en pharmacie s’élève à 3 095 €. Pour financer un loyer et les repas universitaires, il lui faudra débourser en plus 1 200 € par mois. Soit, au total, 15 000 € par an, selon les estimations de l’Anepf en septembre dernier.

Un fonds de dotation intergénérationnel

En juin 2024, sur les 240 demandes que nous avons reçues, seule une quarantaine de bourses, dont le montant s’élève entre 100 et 300 €, ont été acceptées. « Seule une mobilisation générale de la profession permettrait de venir en aide, de façon pérenne, aux étudiants en pharmacie », affirme Theia Matera, la présidente du fonds de dotation de l’Anepf. Désormais, chaque pharmacien et chaque association professionnelle œuvrant dans le milieu officinal ont donc la possibilité d’alimenter le fonds de dotation de l’Anepf. Les contributeurs sont libres de verser la somme qu’il souhaite par le biais de la plateforme de collecte en ligne HelloAsso, sur le site dotations.anepf.org. Chaque don ouvre droit à une défiscalisation de 60 %. L’Anepf espère ainsi pouvoir distribuer un minimum de 300 bourses par an, parmi les 30 000 étudiants en pharmacie à partir de la deuxième année. « C’est aussi une manière d’assurer la relève à l’heure où le réseau peine à recruter et que les bancs de facultés n’affichent pas toujours complet (plus de 1 100 places vacantes en 2022, 471 en 2023 et 293 en 2024) », ajoute Theia Matera.