Patients sous anticancéreux oraux : comment s’organisent les entretiens

L’avenant n°21 à la convention nationale pharmaceutique a été signé le 29 juillet par l’Assurance maladie et les deux syndicats de pharmaciens titulaires FSPF et USPO. Il prévoit notamment la mise en place dans les officines d’une toute nouvelle mission : l’accompagnement des patients sous anticancéreux oraux. Elle s’inscrit dans la lignée des entretiens conventionnels déjà mis en œuvre en officine. Le support de ces entretiens comprend un guide d’accompagnement du patient et des fiches de suivi. Il est validé par l’Institut national du cancer (INCa) et mis à disposition sur son portail internet par l’Assurance maladie.

Cette série d’entretiens s’adresse aux patients de 18 ans et plus qu’ils soient en initiation ou en cours de traitement par des anticancéreux oraux dont la liste* sera remise à jour deux fois par an. Le patient peut être accompagné durant ces entretiens par la personne de son choix. Les pharmaciens qui participent à ce dispositif doivent nécessairement mettre à jour leurs connaissances.

Qu’il s’agisse de thérapies ciblées, de chimiothérapies conventionnelles ou d’hormonothérapie, les principaux objectifs sont de rendre le patient autonome et acteur de son traitement, de favoriser le suivi, le bon usage et l’observance des traitements, d’informer le patient et l’aider à gérer ses médicaments, de prévenir les effets indésirables. Ces actions s’inscrivent dans une prise en soins coordonnée du patient. Médecin traitant et service d’oncologie sont informés de l’intégration du patient dans le dispositif.

En pratique, au cours de la première année (année glissante) se tiennent trois entretiens. Au préalable, une analyse des interactions médicamenteuses est effectuée. Pour se faire, DP et DMP du patient sont activés. Puis le premier entretien permet le recueil d’informations générales sur le patient (habitudes de vie, allergies et intolérances, nom du médecin traitant et coordonnées du service d’oncologie, etc.), d’évaluer l’appropriation de son traitement (perception du traitement et de la voie d’administration, etc.) et de l’informer des modalités de prise du traitement. Dans ce cas, le pharmacien doit établir un plan de prise avec le patient et contacter le service d’oncologie pour obtenir si besoin des informations complémentaires.

Le second entretien va être l’occasion d’évoquer les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne du fait du traitement (soutien psychologique, effets sur la conduite, effets tératogènes, douleur, etc.), et notamment les effets indésirables (troubles ophtalmiques, anomalies des phanères, effets digestifs, etc.).

Le troisième entretien vise à apprécier l’observance du patient (avec l’appui du questionnaire de Girerd).

Lors de chaque entretien, le pharmacien doit recueillir et intégrer les nouveaux éléments.

Les années suivantes, deux entretiens sont prévus, l’un consacré à la vie quotidienne et aux effets indésirables, l’autre à l’observance.

*Classes ATC L01 et L02.