L’essentiel à retenir sur l’épilepsie de l’enfant

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L’essentiel à retenir sur l’épilepsie de l’enfant

Publié le 24 septembre 2024 | modifié le 25 novembre 2024
Par Maïtena Teknetzian
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Retrouvez les informations principales de ce cahier Formation dédié à l’épilepsie chez l’enfant et l’adolescent. 

À propos de la pathologie

  • L’épilepsie est une maladie neurologique chronique caractérisée par la survenue récurrente de crises épileptiques non provoquées, de caractéristiques variables. Des troubles cognitifs et psychiatriques et des difficultés d’apprentissage sont fréquemment associés et nécessitent une prise en charge complémentaire (orthophonie, psychomotricité, etc.).
  • Une crise traduit un dysfonctionnement neuronal lié à une activité excessive et paroxystique d’une zone (crise focale) ou de l’ensemble du cerveau (crise généralisée) résultant d’un déséquilibre entre les transmissions excitatrices glutamatergiques et inhibitrices GABAergiques et d’une dysfonction de canaux sodiques et calciques à l’origine d’une dépolarisation neuronale massive.
  • Le diagnostic est difficile et repose sur la combinaison de critères cliniques et l’électroencéphalogramme.
  • L’évolution de l’épilepsie est variable. Une guérison spontanée est observée dans plus de 50 % des cas.
  • La pratique sportive est possible et même à encourager pour éviter la stigmatisation de l’enfant, son isolement et renforcer sa confiance en lui-même (les sports violents ou exposant à un risque en cas de crise sont à déconseiller).

À propos du traitement

Traitement de fond

  • Les antiépileptiques visent à corriger le déséquilibre entre les transmissions glutamatergiques et GABAergiques et/ou à bloquer des canaux ioniques.
  • Ce sont des médicaments à marge thérapeutique étroite qui doivent être instaurés avec des posologies d’installation progressive pour limiter leurs effets indésirables.
  • Une monothérapie est recommandée en première intention. Si elle s’avère inefficace ou mal tolérée, une autre molécule sera essayée. L’échec de cette seconde molécule conduit à une bithérapie.
  • Les molécules les plus utilisées chez l’enfant sont la lamotrigine, la carbamazépine, le lévétiracétam, le topiramate et le valproate.
  • Du fait de leur profil inducteur enzymatique, de nombreux antiépileptiques interfèrent avec les traitements associés (attention notamment aux interactions avec les contraceptifs). Inversement, les antiépileptiques sont sensibles à l’influence de nombreux médicaments (y compris à celle d’autres antiépileptiques dans le cadre de bithérapies).
  • Le valproate, le topiramate et la carbamazépine exposent à un risque tératogène important. Veiller à ce que les parents d’une jeune fille déjà sous traitement aient bien compris l’importance de signaler au prescripteur la survenue de ses premières menstruations en vue d’une réévaluation de son traitement.

Traitement de crise

  • Lors d’une crise tonicoclonique généralisée, les complications les plus graves sont les chutes et l’inhalation de liquide gastrique par fausse route. En revanche, la croyance selon laquelle un patient risque d’avaler sa langue est fausse. Il est important d’apprendre aux parents à sécuriser l’enfant : le placer en position latérale de sécurité, protéger sa tête contre d’éventuelles blessures, ne pas bloquer ses mouvements ni mettre quelque chose dans sa bouche.
  • En cas de crise tonicoclonique généralisée supérieure à 5 minutes, une benzodiazépine d’action rapide (midazolam par voie buccale ou diazépam par voie rectale) doit être administrée.
  • Un projet d’accueil individualisé (PAI) permet l’administration du traitement de crise sur les lieux d’accueil de l’enfant.

Article issu du cahier Formation du n°3511, paru le 26 avril 2024