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L’effet placebo

Publié le 10 octobre 2020
Par Bérangère Balaj
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Un placebo (« je plairai » en latin) est un traitement présenté comme efficace alors qu’il n’a aucune activité pharmacologique dans la pathologie que l’on cherche à traiter.

Qu’est-ce qu’un placebo ?

On distingue deux types de placebo :

– Le placebo pur qui est une substance neutre et inerte dans l’organisme. Ces substances n’ont aucune action physiologique ou pharmacologique. Il s’agit par exemple du lactose ou du sérum physiologique.

– Le placebo impur est, lui, une substance possédant une activité pharmacologique réelle mais sans aucun lien logique avec la pathologie à traiter.

Comment l’effet placebo fonctionne-t-il ?

• Ses mécanismes, encore mal identifiés, reposent, entre autres, sur la libération d’endorphines et de dopamine ainsi que sur le conditionnement et l’attente positive du patient.

• Son fonctionnement est indépendant d’une interaction physique ou chimique. Il se base sur des phénomènes émotionnels et cognitifs liés au moment de l’administration du placebo et/ou à des facteurs de conditionnement antérieur.

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– Certains axes émergent :

– le conditionnement dit pavlovien : association du geste de prise d’un comprimé à l’idée d’aller mieux/guérir ;

– l’attente (positive) du patient vis-à-vis de l’amélioration de son état de santé.

• L’effet placebo (et son efficacité) est réel et puissant. L’effet produit par un placebo est donc indépendant de la nature de la substance utilisée. Cet effet est non spécifique et non reproductible. Enfin, il ne dépend pas de la dose administrée : il est inconstant.

Qui y serait le plus sensible ?

Les patients qui ressentent une attente forte concernant l’amélioration de leur état de santé et ceux qui manifestent une conviction profonde envers l’efficacité de la substance. Il n’existe cependant pas de profil type du répondeur à l’effet placebo, et la réponse d’un même individu varie elle-même au cours du temps (réponse intermittente).

Quelles sont les pathologies concernées ?

• Toutes les pathologies seraient sensibles à l’effet placebo. Tout traitement par la pharmacologie classique ou la médecine douce peut être modulé par un effet placebo (ou nocebo). – Les pathologies où l’effet placebo serait le plus significatif sont la douleur, la dépression et la maladie de Parkinson.

• L’effet placebo serait particulièrement important sur des pathologies ne présentant pas de lésions organiques caractérisées et celles liées aux sensations, émotions et comportement.

Et l’effet nocebo ?

On trouve, en miroir de l’effet placebo, un effet nocebo (« je serai désagréable » en latin). Au lieu d’entraîner un effet positif, il provoque un effet négatif caractérisé par un ensemble d’effets indésirables de type nausées, diarrhées, bouche sèche, somnolence, migraine, difficulté de concentration, dermatose. Un caractère anxieux, une dépression ou encore une tendance à somatiser influent sur la manifestation d’un effet nocebo. Les expériences passées négatives du malade entrent aussi en ligne de compte.

Sources : pharmacomedicale.org ; « Mécanisme de l’effet placebo et du conditionnement. Données neurobiologiques chez l’homme et l’animal. », France Haour, Médecine/Sciences, 2005 ; pediadol.org ; « Le Placebo » extrait du livre La Douleur chez l’enfant, Daniel Annequin, Ed. Elsevier-Masson, 1999 ; « Effet Placebo, pharmacologie et imagerie », Christine Brefel-Courbon, service de pharmacologie et service de neurologie, CHU de Toulouse.