Tests antigéniques en officine : la rémunération en suspens

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Tests antigéniques en officine : la rémunération en suspens

Publié le 19 octobre 2020
Par Francois Pouzaud
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Accueil et prise en charge du patient, interrogatoire, prélèvement naso-pharyngé, phase d’analyse avec révélation immuno-chromatographique du test, rendu du résultat au patient et enregistrement sur le système d’information national (SI-DEP) de dépistage du Covid-19 si le test est positif… Pour cette séquence de tâches réalisées à la pharmacie (pour des questions de sécurité sanitaire), les pharmaciens volontaires pour réaliser des tests antigéniques Covid-19 sur prélèvement nasopharyngé (voir les détail dans notre actualité du 19 octobre) devraient être gratifiés par l’assurance-maladie de 30 euros par acte, plus la perception d’un forfait d’amorçage de 300 € couvrant notamment la mise à disposition des tests auprès des autres professionnels de santé (médecins, infirmiers). Un arrêté du 16 octobre paru au Journal Officiel du 17 octobre précise déjà une partie de cette rémunération : 9,60 € pour un prélèvement nasopharyngé et 5,76 € pour un prélèvement salivaire ou oropharyngé. Il est prévu également de facturer 8 euros HT à l’assurance maladie un lot de 10 tests distribués aux professionnels de santé.

Ces conditions de rémunération sont celles présentées par Thomas Fatome, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), mercredi 14 octobre, aux syndicats pharmaceutiques. Mais c’est au ministre de la Santé, Olivier Véran, qu’il reviendra de trancher.

Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ne cache pas sa déception et sa colère : « Il était question au démarrage de la concertation d’un montant de l’acte de 50 euros et d’un forfait de 600 euros, mais maintenant le gouvernement cherche à rattraper ses erreurs d’appréciation sur le tarif de dépistage des biologistes sur notre dos. » A ce tarif de 30 euros, l’USPO donnera la consigne aux pharmaciens de ne pas réaliser de tests antigéniques.

L'attitude de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est bien différente. Le conseil d’administration a donné son accord pour ce montant, préférant comme avec l’indemnité Covid, concentrer son énergie sur d’autres revendications. Philippe Besset, président de la FSPF, n’incite toutefois pas les pharmaciens qui n’auraient pas l’organisation et des locaux adaptés à réaliser ces tests. « Les pharmaciens dépisteurs doivent pouvoir répondre dans des conditions sanitaires suffisantes à cette cause nationale de santé publique, compte tenu qu’ils vaccinent actuellement contre la grippe des personnes fragiles. »

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