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L’andrographis

Publié le 24 octobre 2020
Par Chantal Ollier
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Plante majeure de la médecine ayurvédique et des médecines traditionnelles asiatiques, l’andrographis est utilisé dans des formules composées destinées à traiter de nombreuses pathologies. Quel est son intérêt en monothérapie ?

Description

Spontané dans le sud et le sud-est asiatique, l’andrographis, appelé aussi chirette verte, est également cultivé dans les zones tropicales d’Asie et d’Amérique. Plante herbacée annuelle et vivace de 30 cm à 1 m de haut, sa tige dressée, rameuse et quadrangulaire porte des feuilles opposées, glabres, simples et acuminées à marge entière légèrement ondulée. Les fleurs sont réunies en panicules axillaires et terminaux. Bilabiés, avec deux étamines bien visibles, les pétales blancs sont marqués de taches violettes. Le fruit est une capsule oblongue.

Principaux constituants

• Lactones diterpéniques : une cinquantaine sous forme libre et glycosidique, dont andrographolide (principal constituant), néoandrographolide, andrographiside, andropanoside.

• Flavonoïdes : apigénine, quercétine, lutéoline, formononétine.

• Acides phénols libres et estérifiés : acides caféique, férulique.

• Protéoglycanes de type arabinogalactanes.

Mécanisme d’action

• L’andrographis présente des propriétés antivirales et antimicrobiennes (andrographolides, arabinogalactanes protéines).

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• Immunomodulateur (andrographolide, composants polaires), son effet est à la fois spécifique (augmentation de la synthèse d’anticorps) et non spécifique (action sur les macrophages et les lymphocytes).

• L’action anti-inflammatoire met en jeu une inhibition de la synthèse des médiateurs pro-inflammatoires, inflammatoires et impliqués dans l’allergie (andrographolides).

• Elle s’accompagne d’un effet antipyrétique et antalgique (andrographolides).

• Antioxydant, c’est aussi un puissant agent antiradicalaire (flavonoïdes) expliquant en partie son effet hépatoprotecteur contre divers toxiques.

• La plupart des études cliniques utilisent un extrait titré provenant d’un même fabricant, associé ou non à un extrait d’éleuthérocoque. L’appréciation de l’intérêt de l’andrographis est impossible dans ce dernier cas. Il ressort toutefois d’une méta-analyse d’études randomisées, menées uniquement avec l’extrait d’andrographis, une efficacité réelle de la plante à réduire les symptômes liés à une infection aiguë non compliquée des voies aériennes supérieures (mal de gorge, fièvre, écoulement nasal, fatigue, douleurs musculaires). Une étude pilote montre sa capacité à prévenir le rhume chez des étudiants. Deux autres axes ont été explorés avec des résultats à confirmer : polyarthrite rhumatoïde et colite ulcéreuse (efficacité comparable à celle de la mésalazine).

• Une étude plus ancienne fait état de sa non-infériorité aux antibiotiques de référence dans la prévention des infections urinaires après lithotripsie. Son utilisation traditionnelle dans les diarrhées aiguës et bacillaires est également cliniquement confirmée.

Posologie

• En raison de son amertume extrême, l’andrographis n’est pas commercialisé pour une utilisation en tisane en Occident.

• Dans les infections non compliquées des voies respiratoires, à partir de 12 ans : poudre en gélules, 1,5 à 3 g, 3 fois par jour après les repas et au coucher. Ou extrait titré à 4 à 6 % d’andrographolide, 400 mg, 3 fois par jour :

– en préventif : 20 jours par mois,

– en curatif : dès les premiers jours durant 5 à 7 jours.

• Dans des préparations prêtes à l’emploi, par exemple : Andrographis Vit’all+, en association dans Flash’Rub, Sinuflash.

Précaution d’emploi, contre-indications

• L’andrographis est déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement (action possible sur les hormones sexuelles).

• Un avis médical est nécessaire chez les moins de 12 ans, faute de données de sécurité suffisantes.

Effets indésirables

• A haute dose et en raison de son amertume, risque de gêne gastrique, de vomissements et de perte d’appétit.

• Réactions allergiques possibles (urticaire).

Interactions médicamenteuses

• Effet synergique possible avec l’isoniazide.

• En raison de ses effets hypoglycémiant et antithrombotique mis en évidence chez l’animal, prudence en cas de traitement hypoglycémiant ou anticoagulant.

Sources : Assessment report on Andrographis paniculata Nees folium, 27 août 2014, EMA ; M. D. Hossain, Z. Urbi, A. Sule, K. M. H. Rahman, Andrographis paniculata (Burm.f.) Wall ex Nees : a review of ethnobotany, phytochemistry and pharmacology, Hindawi Publishing Corporation, The Scientific Journal, Vol. 2014 ; WHO monograph : Herba Andrographidis, Vol. 2.

FICHE TECHNIQUE

Nom latin : Andrographis paniculata (Burm.f.) Nees.

Famille : Acanthaceæ.

Partie utilisée : feuille, partie aérienne.

Monographie de contrôle : monographie WHO.

Propriétés :

– immunomodulatrices,

– anti-inflammatoires, antipyrétiques, antalgiques,

– antivirales, antimicrobiennes,

– antidiarrhéiques.

Indications :

En Europe, prévenir et traiter les infections aiguës non compliquées des voies respiratoires supérieures.