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© Dépistage Covid-19 : la place des tests antigéniques remise en question - Pixabay
Dépistage Covid-19 : la place des tests antigéniques remise en question
Maintenant que les résultats des tests par RT-PCR sont rendus plus rapidement, la place des tests antigéniques dans la « stratégie » de dépistage du Covid-19 est-elle menacée ? L’intérêt majeur des tests antigéniques Covid-19 est leur rendu de résultat simple et rapide. Pour autant, ils ne peuvent remplacer les tests RT-PCR, tests de référence, en particulier pour les personnes asymptomatiques. Pour le Syndicat des biologistes (SDB) qui a publié un communiqué le 26 novembre, l’usage des tests antigéniques pour pallier les problèmes de délais de résultats des test PCR en septembre et octobre, qui ont été résolus entretemps, est « inapproprié ». Il appelle à revenir aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Un communiqué des laboratoires de biologie médicale Biogroup, diffusé le même jour, fait le même constat.
Des tests moins sensibles
Pourquoi cette position ? Les tests antigéniques sont en effet des tests spécifiques mais moins sensibles que les tests RT-PCR. « Un test positif permettra de poser le diagnostic avec certitude », note le SDB. En revanche, un résultat négatif n’est pas concluant et doit être interprété avec prudence. « Les études du Centre national de référence (CNR) et de l’Hôpital Henri Mondor (AP-HP) évalue la sensibilité moyenne entre 66 à 74 % pour des charges virales significatives (définies comme ≤ 33 Ct en PCR). Cette sensibilité est encore plus basse pour les patients asymptomatiques (sous les 50 %) », fait valoir le syndicat.
C’est pour cette raison que le SDB souhaite que les recommandations de la HAS soit appliquées pour les patients asymptomatiques et non comme le prévoit le décret, c’est-à-dire lorsque le médecin, le pharmacien ou l’infirmier l’estiment nécessaire hors cas contact et clusters. Un résultat négatif d’un test antigénique pour une personne asymptomatique ne signifie pas forcément qu’elle n’est pas contaminée. Seul un test RT-PCR peut trancher.
Un changement de stratégie en vue ?
Quelle peut être alors la place des tests antigéniques dans une politique de testing ? En effet, Emmanuel Macron a déclaré le 24 novembre que « début janvier, aucun test ne devra mettre plus de 24 heures entre la demande de test et son résultat. Ce sera vrai des tests PCR, que nous continuerons de déployer ». Les données de la Drees (Direction de la recherche, des études et de l’évaluation des statistiques) montrent que les délais de validation des résultats diminuent effectivement. Entre le 16 et le 22 novembre, 66 % des tests RT-PCR validés durant cette semaine ont été prélevés dans les 24h qui précèdent (contre 52 % la semaine du 9 au 15 novembre). En outre, le nombre de tests PCR décroît fortement depuis le 9 novembre : la baisse s’élève au total à 900 000 tests. Dans le même temps, il ne semble pas y avoir de report sur les tests antigéniques, selon la Drees.
Le 26 novembre, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que le gouvernement communiquera la semaine prochaine sur la politique « tester, alerter, protéger ». Le président de la République a cependant répondu en partie à la question : les tests antigéniques « seront utilisés massivement en particulier pour les personnes qui ont des symptômes ou lorsqu’il faut dépister rapidement, par exemple dans une école ou dans une maison de retraite ».
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