Vaccination Covid par les pharmaciens : les propositions sur la table

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Vaccination Covid par les pharmaciens : les propositions sur la table

Publié le 11 janvier 2021
Par Francois Pouzaud
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Les deux syndicats pharmaceutiques appellent le gouvernement à ce que les pharmaciens soient autorisés à vacciner les patients contre le Covid-19. Toutefois, les propositions adressées en ce sens à Olivier Véran, ministre de la Santé, diffèrent quelque peu.

Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), appelle les pharmaciens à la prudence et à ne pas se rendre dans les centres de vaccination, adossés ou approvisionnés par les établissements hospitaliers. « Gérer à distance des flux hospitaliers dont ils n’ont pas la maîtrise, les réfrigérateurs du centre de vaccination, la traçabilité et la logistique engage la responsabilité des officinaux », met-il en garde. Par ailleurs, il rappelle que tous les patients de plus de 75 ans, qui pourront se faire vacciner à partir du 18 janvier, ne pourront pas se déplacer vers ces centres de vaccination ; il est donc essentiel que les professionnels de santé de proximité puissent vacciner au plus près de la population, c’est-à-dire pour les pharmaciens en officine. Il souhaite aussi la levée des obstacles administratifs et des faux arguments de précaution mettant les pharmaciens sur la touche. « La consultation médicale préalable à la vaccination a provoqué un retard injustifié au démarrage de la campagne de vaccination, dans son avis de début janvier, la Haute autorité de santé (HAS) l’écarte au profit d’un questionnaire médical », souligne-t-il.

Au contraire, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) n’oppose pas centres de vaccinations et vaccination en officine. « Il faut réconcilier l’ensemble des solutions et ne pas dire qu’une est meilleure que l’autre, les militants de la vaccination ont besoin de se rendre le plus rapidement possible dans un centre de vaccination », explique Philippe Besset, président de la FSPF. Il est également  favorable à une primo-vaccination par le pharmacien sous le contrôle du médecin et un rappel vaccinal réalisé en officine, comme le préconise la HAS.

Changer la loi

De son côté, le président de l’USPO propose de fluidifier le parcours vaccinal de proximité de la façon suivante : « en fin de semaine précédant celle de la vaccination par les professionnels de santé, le pharmacien passe sa commande de vaccins au grossiste et programme les rendez-vous de vaccination avec ses patients. Les vaccins livrés le lundi sont ensuite administrés du mardi au vendredi. »

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Dans les Ehpad, compte tenu que l’obtention du consentement de certains résidents sera hors délai, il propose, pour éviter les pertes de vaccins, que les pharmaciens puissent vacciner les professionnels de santé extérieurs intervenant dans ces établissements.

Concernant la rémunération, la tarification serait de 6,30 € pour l’acte vaccinal et la négociation pour l’enregistrement des données pourrait se faire sur la base tarifaire des médecins (5,40 €).

Ce nœud au renforcement de la couverture vaccinale (la FSPF estime que les pharmaciens peuvent vacciner 400 000 à 500 000 personnes par semaine, à plein régime) pourrait se dénouer par un simple arrêté ministériel fixant une nouvelle liste de vaccins pouvant potentiellement être administrés par le pharmacien, puisque la loi Santé de 2019 l’autorise à prescrire, dispenser et administrer tous les vaccins.