Vaccin anti-Covid-19 AstraZeneca : la HAS dit oui au pharmacien vaccinateur… et prescripteur !

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Vaccin anti-Covid-19 AstraZeneca : la HAS dit oui au pharmacien vaccinateur… et prescripteur !

Publié le 2 février 2021
Par Anne-Hélène Collin
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Le vaccin antiCovid-19 d’AstraZeneca, troisième vaccin validé par les autorités de santé européennes, intègre la stratégie vaccinale française, mais sur un public plus restreint que les vaccins à ARN messager Moderna et Pfizer/BioNTech. Faute de données chez les plus de 65 ans, et dans l’attente d’études complémentaires, le vaccin AstraZeneca est à ce jour recommandé en priorité, selon l’avis de la Haute Autorité de santé rendu ce 2 février :

– aux professionnels de santé et du médicosocial de moins de 65 ans quel que soit leur lieu d’exercice, y compris en ville ;

– aux personnes de 50 à 65 ans, en commençant par celles qui ont des comorbidités.

« Les résultats sont tout à fait satisfaisants », estime le Pr Elisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique de la vaccination. Le vaccin se montre efficace entre 62 et 70 % selon les études. Le schéma vaccinal est composé de 2 doses espacées de 9 à 12 semaines (et non 4 à 12 semaines comme le prévoit l’AMM), intervalle présentant la meilleure efficacité, et qui est « particulièrement pertinent dans un contexte de circulation active du virus et d’allocations de doses temporairement limitées », note la HAS. La possibilité de n’injecter qu’une seule dose aux personnes ayant déjà eu le Covid-19 est à l’étude. Il n’y a aucune donnée sur les personnes immunodéprimées.

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« A ce jour, nous recommandons de réserver les vaccins à ARN messager aux personnes de 65 ans et plus et de privilégier le vaccin AstraZeneca aux moins de 65 ans », précise le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de santé. Actuellement, la vaccination avec les vaccins à ARN (Pfizer/BioNTech ; Moderna) est réservée aux plus de 75 ans, mais sera élargie aux 65-75 ans dès que des vaccins seront disponibles.

Il n’y a toujours pas de preuve qu’un vaccin empêche la transmission du Sars-CoV-2. D’où la nécessité de poursuivre les gestes barrières.

Délivrer, vacciner… et prescrire ?

Le vaccin AstraZeneca présente plusieurs avantages : une conservation compatible avec l’officine, une facilité d’emploi, une bonne tolérance. C’est pourquoi, pour faciliter l’accès à la vaccination, la HAS est favorable à un élargissement des compétences vaccinales pour les pharmaciens d’officine déjà formés à la vaccination et ayant déjà déclaré cette activité pour la grippe, et les sages-femmes, dans tous les lieux de vaccination (lieux d’exercice, centres de vaccination, équipes mobiles…). Des pharmaciens « qui pourraient aussi prescrire », estime la HAS. Les patients avec comorbidités et certaines situations particulières (femmes enceintes, patients ayant déjà eu le Covid) devront cependant consulter leur médecin.

Reste à adapter, une fois l’avis de la HAS suivi par le ministère de la Santé, la réglementation autorisant les pharmaciens à vacciner et à prescrire ce nouveau vaccin et à négocier la rémunération. Et au gouvernement de dévoiler le flux des doses (chaque flacon contient 10 doses). Selon le ministère de la Santé, il passerait par le circuit classique des grossistes-répartiteurs.