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CSAPA

Publié le 13 février 2021
Par Laura Quéré
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Mis en place en 2007, les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) ont remplacé les centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST) et les centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA).

Quelles sont leurs missions ?

• Pour les personnes ayant une consommation à risque, un usage nocif ou présentant une dépendance aux substances psychoactives et leur entourage, les CSAPA assurent :

– l’accueil, l’information, l’évaluation médicale, psychologique et sociale, ainsi que leur orientation ;

– la réduction des risques associés à la consommation de substances psychoactives ;

– la prise en charge médicale, psychologique, sociale et éducative. Elle comprend le diagnostic, les prestations de soins, l’accès aux droits sociaux et l’aide à l’insertion ou à la réinsertion.

• Les CSAPA viennent aussi en aide aux personnes présentant des addictions sans substances (jeu pathologique) ou aux substances licites (tabac, médicaments, etc.). Certains sont spécialisés dans les drogues illicites ou en alcoologie.

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• Les centres proposent soit des prestations ambulatoires, soit des prestations en hébergement individuel ou collectif, soit les deux. La plupart disposent d’antennes et interviennent (consultations avancées) en dehors de leurs locaux. Ils peuvent par ailleurs mettre en œuvre ou participer à des actions de prévention, de formation ou de recherche en matière de pratiques addictives.

Comment sont-ils organisés ?

• Les CSAPA (375 centres recensés en 2016) sont portés par des associations (dans 61 % des cas) ou des établissements publics de santé. Leurs équipes sont pluridisciplinaires. Outre le personnel administratif et de direction, ils comportent du personnel médical et paramédical, social, ainsi que des psychologues.

• Les CSAPA peuvent délivrer tous les médicaments concourant à leur mission de prise en charge (traitements de substitution aux opiacés, substituts nicotiniques, psychotropes, etc.). Un centre peut être géré par un établissement de santé qui dispose d’une pharmacie à usage intérieur (PUI) et, dans ce cas, la dispensation des médicaments est assurée par la PUI. Si un CSAPA est géré par une association ou un établissement de santé sans PUI, la dispensation des médicaments est alors effectuée par un pharmacien inscrit à la section D (adjoint), E (outre-mer) ou H (hôpital) de l’Ordre (ou à défaut par un médecin du centre, nommément désigné et autorisé par le préfet).

En pratique pour le pharmacien ?

• Les coordonnées des CSAPA proches de la pharmacie sont utiles pour orienter des patients confrontés à une addiction. Les centres procurent, gratuitement et dans le respect de l’anonymat, un accueil de proximité, une prise en charge pluridisciplinaire et un suivi dans la durée. Ils mettent aussi à la disposition de leurs usagers des outils de réduction des risques (matériel d’injection, de sniffou d’inhalation, des préservatifs, des brochures d’information, d’éducation à la santé et aux pratiques à moindre risque, etc.).

• Le pharmacien peut renouveler une ordonnance de méthadone (gélule) établie en primoprescription par un CSAPA. Lors du premier renouvellement de prescription par le médecin traitant, il vérifie l’ordonnance de délégation du primoprescripteur.

Sources : circulaire de la Direction générale de la santé (DGS) du 28 février 2008 relative à la mise en place des CSAPA ; décret n° 2007-877 du 14 mai 2007 relatif aux missions des CSAPA ; Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), rapport « Les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie en 2016 ».