Vaccination avec AstraZeneca : première journée en ville

C’est aujourd’hui, 25 février 2021, que le top départ de la vaccination en ville avec les doses d’AstraZeneca a été lancé. Pour rappel, les médecins généralistes et spécialistes peuvent désormais vacciner leurs patients de 50 à 64 ans présentant des comorbidités. Près de 29 000 médecins ont donc pu récupérer leur flacon de 10 doses dans leur officine référente, soit au total, un peu plus de 11 000 pharmacies.

Système D

La délivrance des vaccins aux médecins s’est bien déroulée. Sauf que les pharmaciens ont dû faire preuve d’imagination afin d’emballer les précieux flacons pour leur transport de l’officine au cabinet médical. « Le carton d’œufs s’est révélé être une bonne piste et nous avons fait passer le message aux pharmaciens. Des médecins ont également utilisé les pots de préparation pour maintenir le flacon vertical et à l’abri de la lumière », relate Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO). « J’ai récupéré une mousse suffisamment rigide pour placer le flacon à la verticale dans un premier carton entouré de plaques de froid puis placé dans un carton plus grand pour le transport », explique Fabrice Camaioni, pharmacien à Revin (Ardennes). De son côté, Olivier Rozaire, titulaire à Saint-Bonnet-le-Château (Loire), a fabriqué des réceptacles également en mousse rigide. « C’est du bricolage. Nous avons eu des consignes de la Direction générale de la santé pour le transport mais aucun moyen », commente-t-il. « Il va falloir qu’on règle cette histoire de transport car cela va être difficile de continuer avec du système D », ajoute Fabrice Camaioni.

A chaque médecin, son organisation

Quant à la vaccination elle-même, chaque médecin s’organise. Les 2 généralistes sur 3 qui ont passé commande à la pharmacie de Fabrice Camaioni, vont vacciner durant une après-midi. « L’un d’eux va même vacciner le samedi, en-dehors de ses jours de consultation », souligne le titulaire. Sur les 6 médecins avec lesquels Olivier Rozaire est en relation, seuls 2 ont passé commande et ce 25 février en début d’après-midi, n’étaient pas encore venus chercher leurs flacons. « Un des médecins devrait vacciner la semaine prochaine et m’a demandé de garder le flacon », remarque Olivier Rozaire. Le D^r Jean-Paul Hamon, qui exerce avec 4 autres associés à Clamart (Hauts-de-Seine), s’est organisé pour vacciner ce matin après avoir récupéré le flacon à l’officine. « Ce ne sont pas les patients qui m’ont appelé mais moi, et je n’ai pas eu de refus », précise-t-il. « C’est compliqué pour les médecins de vacciner alors qu’ils doivent continuer leurs consultations. Il y a un décalage entre la posture des syndicats nationaux et ce qu’il se passe sur le terrain. Les médecins sont un peu sur la réserve », note Fabrice Camaioni.

De nouvelles commandes au compte-gouttes

De fait, très peu de médecins ont demandé le flacon supplémentaire livré aux pharmacies. « Beaucoup n’ont pas non plus recommandé cette semaine », observe Laurent Filoche qui a eu des retours de ses adhérents. Fabrice Camaioni et Olivier Rozaire font le même constat. « Je pense que cette semaine, nous allons passer à 20 000 flacons commandés, estime Olivier Rozaire. Et qu’allons nous faire des flacons supplémentaires de cette semaine ? Allons-nous les délivrer la semaine prochaine ou devons-nous recommander des vaccins ? Nous n’avons aucune consigne à ce sujet. » Et de soupirer : « J’ai 4 flacons dans mon frigo et j’aurais pu vacciner 40 personnes à la pharmacie ».

« A l’officine, nous avons beaucoup plus de facilités pour vacciner. Nous avons du personnel pour continuer à travailler et nous sommes capables de vacciner », ajoute Fabrice Camaioni. Une conclusion que doivent partager de très nombreux pharmaciens.