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Le pharmacien correspondant

Publié le 27 février 2021
Par Matthieu Vandendriessche
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Renouveler des traitements chroniques et ajuster si besoin leur posologie, telle est la mission du pharmacien correspondant. Sa mise en œuvre a été interrompue par le Covid-19, mais certaines dispositions de l’état d’urgence sanitaire pourraient être reconduites dans ce cadre.

CONTEXTE

La mission de pharmacien correspondant a été introduite par la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST) de 2009.

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019 apporte une simplification à la mise en œuvre expérimentale de cette mission. Celle-ci aurait dû être lancée en 2020.

PRÉROGATIVES

Il s’agit pour un pharmacien d’être désigné « correspondant » par le patient et, à ce titre, de pouvoir renouveler périodiquement des traitements chroniques et d’ajuster au besoin leur posologie.

CONDITIONS

La mission de pharmacien correspondant est soumise à une obligation : elle ne peut s’effectuer que dans le cadre d’un exercice coordonné (équipe de soins primaires, maison de santé pluridisciplinaire, communauté professionnelle territoriale de santé, etc.).

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Cette activité pharmaceutique est réalisée à la demande du médecin ou avec son accord.

MODALITÉS

Il a été proposé que l’assuré social déclare son pharmacien correspondant à l’Assurance maladie, qui en informe le médecin traitant. Un système d’information réciproque doit s’organiser entre les deux professionnels de santé.

Un décret en Conseil d’Etat doit fixer les conditions d’application de ce dispositif. Par ailleurs, un arrêté devrait préciser la liste des médicaments qui seraient exclus du dispositif.

RÉMUNÉRATION

Le pharmacien correspondant inscrit son action dans un cadre de coopération interprofessionnelle. Une négociation doit définir la rémunération attribuée. D’ores et déjà, la somme de 420 € en 2020, portée à 820 € en 2022, est versée à l’officine pour participation à une forme de coordination pluriprofessionnelle.

EXTENSIONS POSSIBLES

Tout comme la dispensation protocolisée (dispensation de médicaments soumis à prescription médicale obligatoire à l’initiative du pharmacien selon des protocoles définis), la mission de pharmacien correspondant ne peut s’effectuer que dans un cadre interprofessionnel. Une simplification du dispositif pourrait être de limiter la coordination au binôme médecin traitant-pharmacien. Les dispositions arrêtées à titre exceptionnel pendant l’état d’urgence sanitaire pourraient être reconduites avec la mise en œuvre prochaine de la mission de pharmacien correspondant : renouvellement des traitements chroniques (à expiration de l’ordonnance), des médicaments hypnotiques et anxiolytiques, des traitements substitutifs aux opiacés, des médicaments stupéfiants ou assimilés et des dispositifs médicaux pour les traitements chroniques des patients stabilisés, en accord avec le médecin traitant.

Sources : loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires, article 38 ; loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la Sécurité sociale pour 2019, article 39 ; avis relatif à l’avenant n° 21 à la convention nationale du 4 avril 2012 organisant les rapports entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’Assurance maladie, parution au Journal officiel du 30 septembre 2020 ; propositions formulées lors du Ségur de la santé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine ; « Pharmacien correspondant : derniers ajustements en cours », 30 janvier 2020, lemoniteurdespharmacies.fr.