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« Il faut voir plus loin que le bout de la prescription »
Nathalie Pédrassi s’est formée à l’éducation thérapeutique du patient. Titulaire dans le Var, elle a intégré cette pratique à un suivi rémunéré par l’agence régionale de santé.
Réaliser des entretiens, c’est bien. Y ajouter de l’éducation thérapeutique, c’est encore mieux. Titulaire à Salernes, dans le Var, Nathalie Pédrassi met en application le programme Pharm’Observance porté par l’union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens de Provence-Alpes-Côte d’Azur. En 2019 et 2020, elle reçoit tout d’abord une solide formation en pharmacie clinique et éducation thérapeutique du patient (ETP) assurée par la faculté de Marseille (Bouches-du-Rhône). Puis intègre cette pratique à son exercice. « Au comptoir, on ne peut pas aller plus loin que quelques conseils. Lors d’un entretien pharmaceutique, on fait le point, on voit ce qui a été assimilé, on approfondit. L’éducation thérapeutique, c’est comprendre avec le patient ce qui ne marche pas, pourquoi et comment débloquer une situation. Il est en capacité de se prendre en main. » La première étape est d’établir un plan pharmaceutique personnalisé sur la base des besoins du patient. Il peut être éligible à un entretien pharmaceutique ou à un bilan de médication effectué par la titulaire ou son adjointe. Avec l’ETP, la prise en charge s’élargit au-delà du champ conventionnel. « Ainsi, une jeune femme diabétique n’est pas laissée de côté. De même qu’avant 65 ans on peut être polymédiqué et avoir du mal à suivre ses traitements ! » Cette démarche éducative donne lieu à une rémunération de 30 à 50 € versée par l’agence régionale de santé. Il est possible d’associer ce suivi spécifique à un entretien traditionnel. Egalement rémunéré, le bilan éducatif du patient va permettre de l’intégrer dans des programmes d’ETP réalisés par d’autres professions de santé.
Un projet d’équipe
Pour cette pharmacienne, l’officine est un terrain d’expertises illimité. « En choisissant pharmacie, je n’avais pas le sentiment d’emprunter un parcours bloqué. Vingt-cinq ans plus tard, j’y vois encore tellement de domaines à explorer ! » Cette nouvelle pratique s’est imposée comme une évidence. « A ceux qui disent que ce n’est pas notre métier, je réponds qu’il faut voir plus loin que le bout de la prescription. Nous avons une place dans la vie du patient et aussi dans son parcours de soins. » Son équipe n’est pas en reste. Elle est chargée d’identifier les patients qui pourraient être intéressés. « Nous échangeons sur ce que nous savons de l’un ou de l’autre. Et après un entretien, je scanne un compte rendu qui peut être consulté au comptoir ». Pratiquer l’ETP peut-il être un moyen de se différencier ? « C’est une plus-value. L’image de mon officine n’est plus la même, mais les patients y viendraient tout de même. » A Salernes, son unique concurrent n’est autre que son époux… « Nous ne développons pas les mêmes activités. S’il y avait d’autres pharmacies, je n’aurais peut-être pas eu le loisir de développer l’éducation thérapeutique. »
BIO Nathalie Pédrassi
1998 Diplôme de la faculté de pharmacie de Montpellier (Hérault)
1999 Titulaire à Salernes (Var)
2020 Mise en œuvre du programme Pharm’Observance
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