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URPS : consensus sur la réforme du métier
Concernant l’avenir et l’évolution du métier, les projets des deux syndicats qui vont s’affronter aux élections aux unions régionales des professionnels de santé (URPS) sont très proches. A quelques exceptions près.
Les programmes de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) diffèrent très peu sur le volet métier : recentrage des missions autour de la dispensation (bon usage du médicament, prévention de l’iatrogénie médicamenteuse, observance, etc.), création d’un parcours de soins de premiers recours en officine, élargissement des nouvelles missions permettant au pharmacien d’aller chercher de la croissance, telles que la livraison des médicaments à domicile, la préparation des doses à administrer (PDA), l’accompagnement des patients (pour le sevrage tabagique, notamment), le développement des interventions pharmaceutiques (par exemple, la rémunération au temps passé pour faire changer un traitement ou le stopper pour cause d’interaction médicamenteuse majeure).
Prévention, dépistage, continuité des soins, accompagnement des patients, coordination interprofessionnelle… résonnent également comme des leitmotivs dans les deux programmes, les deux syndicats espérant profiter des mesures dérogatoires liées au Covid-19 pour accélérer cette transition.
FSPF et USPO se posent également en défenseur des trois piliers de l’officine (monopole, loi de répartition des officines, propriété des pharmacies), s’engagent à aider les pharmaciens à reconquérir le marché du maintien à domicile (MAD), à éviter les dérives de la vente en ligne de médicaments, à obtenir le droit de substitution des médicaments biologiques, à simplifier les tâches administratives, à faciliter la gestion des indus, les télémises à jour des droits des assurés et à renforcer la sécurisation du paiement des factures, à faire évoluer les logiciels de gestion officinaux pour pouvoir mieux répondre aux nouvelles missions, etc.
Quelques différences
Les nuances se cachent dans les détails. La FSPF a déclaré s’opposer à la sérialisation, que le ministère de la Santé souhaite ajouter aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments, tant qu’elle ne sera pas assortie d’une aide financière conséquente permettant d’accompagner sa mise en place, dans toutes les officines, sans coût pour les pharmaciens comme prévu par la réglementation européenne. Sinon, elle portera ce dossier devant la Cour de justice européenne.
Concernant la préservation du maillage, la FSPF demande à geler les possibilités de transfert dans les zones fragiles en attendant que les populations issues de regroupement de communes soient déterminées.
De son côté, l’USPO soutient l’expérimentation des annexes en pharmacie et la loi d’accélération et de simplification de l’action publique (Asap) qui autorise une pharmacie d’une commune limitrophe ou la plus proche à ouvrir une annexe dans les communes qui ont perdu ou sont en passe de perdre leur unique pharmacie, pour ne pas compromettre l’approvisionnement en médicaments d’une population.
Et toujours un clivage profond sur l’économie
Les points de clivage et de friction entre les deux syndicats ne portent pour ainsi dire que sur la réforme de la rémunération et sur la lecture du bilan triennal de l’avenant n° 11. Pour Philippe Besset, président de la FSPF, cette réforme n’a pas rapporté 938 M€ mais « elle a évité que le réseau officinal les perde », précise-t-il. Il reproche notamment la signature du texte qui prévoit la baisse de l’honoraire pour ordonnance complexe.
Gilles Bonnefond, président de l’USPO, assume complètement cette responsabilité. « La réforme a rapporté 180 millions de trop par rapport à ce qui avait été prévu. Le fait d’en rétrocéder 90 millions a permis de garder les autres 90 millions. Sans cela, la profession se serait exposée à un arbitrage ministériel qui, par un arrêté, aurait repris au réseau le trop-perçu de 180 millions d’euros. »
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