Vaccination anti-Covid en officine : des commandes à répartir entre pharmaciens, médecins et infirmiers

Un décret publié le 27 mars autorise les étudiants de 6^e année de pharmacie formés à la vaccination grippe à vacciner avec les vaccins contre le Covid-19 et les infirmiers, déjà autorisés à les injecter, à les prescrire. Cette dernière évolution des textes change un peu la donne au niveau des commandes de vaccins AstraZeneca pour la semaine du 29 mars. Elles sont ouvertes seulement depuis lundi 29 mars en début d’après-midi et jusqu’au mercredi 31 mars 23 h, à la fois pour les médecins, les pharmaciens et les infirmiers. « Les pharmacies seront livrés d’1 million de doses pour la semaine du 5 avril, à répartir selon les instructions du ministère de la Santé, en 40 % pour les médecins, 40 % pour les pharmaciens et 20 % pour les infirmiers », indique Pierre-Olivier Variot, vice-président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui espère au moins 2 flacons par officine. Le processus de commande pour les infirmiers serait inchangé et la facturation des doses se ferait au même tarif que pour les médecins. Quant aux chirurgiens-dentistes, autorisés à prescrire et injectés depuis peu, ils ne sont pas au menu cette semaine. 

Les vaccinateurs se multiplient, mais avec quelles doses ? Les projections sur les livraisons attendues pour les 5 prochaines semaines à compter de début avril sont de 3,7 millions de doses dont 300 000 doses pour les semaines du 12 et 19 avril.

En pharmacie, titulaires, adjoints et étudiants en pharmacie pourront donc se relayer lors de cette campagne de vaccination Covid. « Nous attendons toujours une réponse du ministère de la Santé pour savoir si les infirmiers peuvent venir vacciner à la pharmacie », a indiqué Gilles Bonnefond, président de l’USPO lors d’un webinar du 28 mars. De même qu’il est en attente d’un DGS-Urgent visant à clarifier la possibilité des pharmaciens de vacciner avec le vaccin Pfizer/BioNTech dont la mise à disposition serait de 1,9 million de doses par semaine courant avril. Et ce d’autant que l’Agence européenne du médicament vient d’approuver une nouvelle option de stockage du vaccin Comirnaty entre – 25 °C et – 15 °C – soit en congélateurs pharmaceutiques standards, pendant deux semaines, ce qui facilite la logistique.

Vaccins AstraZeneca : enquête pour un bilan précis

Pour convaincre qu’il faut jouer la carte des pharmaciens dans cette course contre la montre de la vaccination, l’USPO lance un sondage pour savoir combien les pharmaciens ont reçu jusqu’ici de vaccins, en ont administrés et rétrocédés aux médecins sur leur quota. « Je ne veux pas que l’on accuse les pharmaciens de doses qui n’ont pas été injectées, ce sondage est là pour justifier qu’on peut nous donner des flacons supplémentaires et qu’ils sont nécessaires pour vider nos listes d’attente », explique le président de l’USPO. Le syndicat demande aussi à tous les pharmaciens de participer un autre sondage pour recueillir leur avis sur la baisse envisagée par l’Assurance maladie de l’indemnité des pharmacies pour la réalisation des tests antigéniques.

Enfin, l’USPO a également indiqué que Santé publique France envisageait une seconde vague de dispensation de vaccins Pfizer/BioNTech en Ehpad par les pharmaciens en raison de nouveaux clusters, avec un passage de commande programmé début avril.