Couverture vaccinale contre le Covid-19 : objectif 90 %

10 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 le 8 avril. « Engagement tenu, avec une semaine d’avance », annonçait dans la foulée le Premier ministre. Près de 15 % de la population française (ou près de 19 % des adultes) a donc reçu une injection. On est quand même loin des 90 % recommandés par l’Institut Pasteur pour pouvoir se passer complètement des mesures de contrôle.

Dans sa modélisation mise en ligne ce 9 avril, en émettant l’hypothèse que les vaccins réduisent la sévérité du Covid-19 de 90 % (ce qui est le cas selon les données en vie réelle) et le risque d’infection de 80 % (ce que suggèrent des études récentes), et que 25 à 35 % des Français auront été infectés par le Sars-CoV-2 au début de l’automne 2021, l’Institut Pasteur estime en effet que « si le R0 durant l’automne 2021 est égal à 3 (ce qui est similaire à la valeur estimée pour le virus historique durant le printemps 2020), la vaccination de 90 % des plus de 65 ans (à risque de forme grave, NdlR) et de 70 % des 18-64 ans (qui ont un risque plus faible de développer des formes sévères mais jouent un rôle important dans la transmission, NdlR) permettrait de complètement relâcher les mesures de contrôle ». C’est sans compter sur les variants plus virulents, et notamment le variant B.1.1.7 dit britannique qui est devenu majoritaire en France.

Dans une autre modélisation qu’il faut interpréter avec précaution, l’Institut Pasteur estime qu’au 22 mars 2021, la proportion de personnes de plus de 20 ans infectées par le Sars-CoV-2 est comprise entre 7,5 % (Bretagne) et 36,5 % (Ile-de-France). 

Se faire vacciner, oui, mais pas avec AstraZeneca

Reste à savoir si la dynamique de vaccination va se poursuivre. Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour France Info et Le Figaro*, si 7 Français sur 10 souhaitent se faire vacciner contre le Covid-19 (4/10 en octobre), 71 % des répondants ne veulent pas du vaccin d’AstraZeneca (contre 70 % d’avis favorables pour Pfizer/BioNTech, 65 % pour Moderna et 59 % pour Janssen). Les rebondissements et la cacophonie autour du vaccin britannique et des cas de thromboses potentiellement liés ainsi que sa moindre efficacité sur le variant B.1.351 dit sud-africain (variant essentiellement présent en Moselle, à la Réunion, à Mayotte et en Guyane) ont altéré l’image du vaccin. Le signal de sécurité sur des épisode de syndromes de fuites capillaires (fuite de liquide des vaisseaux sanguins provoquant un gonflement des tissus et une baisse de la pression artérielle) après injection du vaccin AstraZeneca, notifiés ce 9 avril par l’Agence européenne du médicament (EMA), même si le lien avec le vaccin n’est pas établi, ne vont pas arranger les choses.

*Sondage mené les 7 et 8 avril 2021 via Internet sur un échantillon représentatif de 1 004 Français