AstraZeneca, Janssen et Moderna : la vaccination anti-Covid-19 en ville contrariée

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AstraZeneca, Janssen et Moderna : la vaccination anti-Covid-19 en ville contrariée

Publié le 13 avril 2021
Par Anne-Hélène Collin
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Elargissement de la cible vaccinale aux 55 ans et plus, arrivée d’un deuxième vaccin (Janssen) et expérimentation d’un troisième (Moderna) : la campagne de vaccination contre le Covid-19 aurait pu s’accélérer en ville à compter de cette semaine du 12 avril. Mais c’est sans compter sur des doses du vaccin d’AstraZeneca qui arrivent au compte-gouttes, un retard dans le déploiement de Janssen en Europe et une arrivée de Moderna encore floue.

Un signal de sécurité sur Janssen

L’Agence européenne du médicament (EMA) a émis, le 9 avril, un signal de sécurité et ouvert une enquête après l’apparition de cas d’événements thromboemboliques atypiques après injection du vaccin de Janssen, qui, comme celui d’AstraZeneca, est un vaccin à plateforme adénovirale. Ce 13 avril, ce sont les agences sanitaires américaines (Food and Drug Administration et Centers for Disease Control and Prevention) qui ont demandé, « par précaution », une interruption de la vaccination avec le vaccin Janssen après la déclaration de 6 cas de thromboses rares aux Etats-Unis, dont un décès (sur 6,8 millions de doses administrées), chez des femmes de 18 à 48 ans, 6 à 13 jours après vaccination. Les autorités doivent évaluer les liens possibles entre les cas signalés et le vaccin. Dans la foulée, le laboratoire Johnson & Johnson a décidé de « retarder le déploiement » de son vaccin en Europe. La France devait recevoir près de 550 000 doses ces deux prochaines semaines, les premiers flacons devant arriver dans les officines françaises entre les 21 et 22 avril.

AstraZeneca et le variant sud-africain

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La situation en Moselle, où le variant sud-africain est présent (proportion de 55 % il y a un mois et désormais de 30 %, selon l’ARS Grand-Est), semble mettre le ministère de la Santé mal à l’aise. Car le vaccin d’AstraZeneca est moins efficace sur ce variant, d’où les préconisations de la Haute Autorité de santé de privilégier l’accès aux vaccins à ARN pour le département. Mais les pharmaciens mosellans attendent des consignes claires sur le devenir de leurs doses du vaccin d’AstraZeneca. « C’est l’objet de discussions locales, répondait le ministère de la Santé dans une rencontre avec le presse ce 13 avril. Nous n’avons pas d’informations précises. Un courrier du ministère sera envoyé aux professionnels de santé de Moselle. »

Les pharmaciens « distributeurs» de Moderna

C’est la raison pour laquelle la Moselle sera le premier département à expérimenter en ville le vaccin de Moderna, pour l’instant disponible en centres de vaccination, à compter de la fin du mois d’avril, avant une généralisation progressive à tous les départements. L’objectif : « 100 000 doses de Moderna par semaine dans le circuit de ville en juin », annonce le ministère de la Santé. Reste à connaître les modalités. Dans son communiqué de presse du 12 avril, l’ARS Grand-Est n’évoque qu’un dispositif expérimental où il s’agit de « distribuer le vaccin Moderna (vaccin ARNm) via les pharmacies au profit des médecins généralistes »…