Téléconsultation chez Monoprix : les médecins en colère, et ils ne sont pas les seuls

© DR

Téléconsultation chez Monoprix : les médecins en colère, et ils ne sont pas les seuls

Publié le 21 avril 2021
Par Favienne Colin
Mettre en favori

Un médecin chez Monoprix : la pilule ne passe pas auprès de l’Ordre de la profession. En réaction à l’arrivée des cabines de téléconsultation chez cette enseigne du groupe Casino, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a publié le 20 avril un communiqué qui « demande au gouvernement de réagir pour protéger l’acte médical et les patients. » Et de poursuivre : « L’Ordre des médecins rappelle avec fermeté que, selon l’article R.4127-19 du code de la santé publique, « la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce » [… et …] rappelle par ailleurs que la téléconsultation doit être inscrite dans le parcours de soins coordonnés ».

Alors que le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) n’avait pas réagi officiellement lors de la sortie de ce texte, Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) et du réseau Pharmacorp réagissait sur les réseaux sociaux dès l’information rendue publique, la semaine dernière. « C’est une honte pour la société de téléconsultation Tessan de faire alliance avec la GMS. Il faut savoir choisir son camp », déclare-t-il au Moniteur des pharmacies. « Il n’y aucun argument éthique ou médical à mettre des cabines dans les magasins Monoprix, qui, selon mes informations, ne sont pas des déserts médicaux. Il s’agit uniquement d’un service rendu à la GMS qui, pour pallier une baisse de fréquentation, cherche à avoir du flux avec de la santé. […] En agissant ainsi (Tessan) se disqualifie avec notre réseau de distribution », poursuit-il en rappelant que l’UDGPO a déjà « gagné un procès contre E. Leclerc qui disait qu’il y avait des pharmaciens dans ses parapharmacies or nous avons prouvé qu’il n’y en avait pas ».

De son côté, Tessan se veut prudent quant au déploiement éventuel de son offre chez Monoprix. « Nous voulons voir si ce service répond bien à notre volonté de faciliter l’accessibilité aux soins. Tout sera évalué quasiment dans une démarche de R&D », confiait, au Moniteur des pharmacies le 15 avril, le docteur Laurent Goldstein, directeur médical de Tessan. 

Publicité