TROIS CABINES, UNE SANTÉ !

La Pharmacie Premium Santé possède déjà les atouts de l’officine de demain. Avec à peine 100 m² de surface de vente, implantée au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation flambant neuf, intégrant des commerces et un pôle de santé, cette officine de la commune de Bischheim, dans la banlieue nord de Strasbourg, compte pas moins de trois salles de confidentialité. Rien que ça ! L’une est plutôt utilisée pour les tests et la vaccination, la deuxième pour les suivis et les premiers soins, et la dernière pour l’orthopédie. Ici, le titulaire, Fabien Gilberg, et son associée, Marie Henry-Donsez, consultante par ailleurs, ont voulu créer un hub de santé, tout en renforçant leur offre de parapharmacie. « La priorité c’est le cœur de métier », résume le pharmacien. L’officine a transféré là, à droite de la mairie récemment rénovée, dans un quartier en pleine redynamisation, à moins de 100 m de l’ancien emplacement, en décembre 2020. Les deux associés visent un seul objectif : déployer un maximum de services santé. En mars 2021, trois mois seulement après son déménagement, la pharmacie Premium Santé proposait déjà les tests antigéniques (en attendant la vaccination anti-Covid-19 !), la livraison gratuite, l’accompagnement pour l’utilisation des appareils de glycémie…

UNE CABINE PEUT EN CACHER UNE AUTRE.

Dès la conception des plans, les deux pharmaciens ont travaillé en concertation avec leur Agence Régionale de Santé (ARS), avant de briefer leur prestataire M2 Agencement. « Il est apparu comme une évidence que les cabines devaient être le plus proche possible de l’entrée. Il fallait créer le circuit le plus court possible pour le patient », analyse Marie Henry-Donsez, qui s’occupe principalement des relations avec les laboratoires et du merchandising. Ainsi, la première cabine est située juste à gauche de l’entrée, à deux pas de la porte. Dans cette zone froide, s’ensuivent deux autres salles en enfilade. Le jour de notre reportage, un des accès à la deuxième cabine est masqué par une étagère de produits coulissante. Plus loin, la surface de vente est signalée comme l’espace “Mon capital santé”. Cette zone, dédiée à l’orthopédie et la contention, a pour particularité d’être dotée d’une porte coulissante. En un clin d’œil, on peut clore le fond de ce recoin. Par exemple, pour prendre les mesures du mollet d’un patient ! Le reste du temps, les portes sont repoussées et les étagères de produits restent à la vue de tous depuis le comptoir. Astucieux !

DES TESTS SUR RDV.

Grâce à cet agencement, les tests antigéniques pour le Covid-19 sont réalisés à l’intérieur, sans que les patients n’aient à traverser la surface de vente. C’est une révolution par rapport à l’ancienne pharmacie, installée dans une maison, avec une surface de vente de seulement 40 m², où le dépistage était mené sous un barnum, sur le trottoir. Désormais, une affichette et un écran lumineux annoncent en vitrine la possibilité de prendre date sur l’application Doctolib. Une vitrophanie couvre le reste de la baie. Elle mentionne les horaires d’ouverture, le numéro de téléphone et l’adresse électronique de l’officine. Un rendez-vous est pris tous les quarts d’heure. « J’y tiens pour recevoir, accueillir, faire attendre… dans de bonnes conditions », précise Fabien Gilberg. “Plus” serait trop commercial ! Chez Premium Santé, on n’expédie pas les gens ». Une fois les candidats au test sur place, on les invite à attendre devant la première porte des cabines (un endroit ventilé chaque fois qu’un client entre ou sort, respectant ainsi les consignes sanitaires). Là, le titulaire (ou son adjointe Marie-Christine), équipé d’un masque FFP2, de gants, d’une charlotte et d’une visière… rentre par la seconde porte. Il accueille le patient, sans que ce dernier n’ait rien à toucher, dans une pièce aux murs blancs, équipée d’un point d’eau. Un parcours sans contact pour le patient !

UN PARCOURS SUGGÉRÉ.

La surface de vente est également ponctuée d’astuces, sans théâtralisation tapageuse. « Je voulais des choses simples, dans les couleurs, les formes, et sans faire hôpital », résume Fabien Gilberg, qui, au quotidien, se concentre davantage sur le travail au comptoir et la logistique. Dès l’entrée, une gondole basse de promotions, bordée d’une signalétique sous forme de bandeaux magnétiques rouge/orange interchangeables, laisse apercevoir la ligne de comptoirs au fond. Dans les faits, les clients la contournent d’un côté ou de l’autre, puis se faufilent entre une poignée de bacs soldeurs. Seuls, ceux ayant besoin du comptoir assis, filent tout droit depuis l’entrée jusqu’au fond. Le parcours est seulement suggéré. « Je ne veux pas dégager l’image d’un supermarché », insiste le titulaire. Ce n’est pas ce que les gens recherchent, ils vont moins en supermarché, ils privilégient le click & collect (en réflexion ici, NdlR). Une fois dans l’officine, c’est à nous de les emmener où l’on veut ». Le jour de notre reportage et le lendemain, 17 patients avaient rendez-vous pour un test antigénique Covid-19. Dont de nombreux venus pour la première fois dans l’officine. À tous, la pharmacie, dans les starting-blocks pour la vaccination, offre la possibilité d’attendre ou de recevoir un SMS ou un e-mail pour être averti du résultat. À ce rythme-là, la réputation des services de l’officine promet d’être… contagieuse.

ÉQUIPE

1 titulaire

2 adjoints

3 préparatrices

1 apprenti

DATE DU RACHAT

Avril 2018

DATE DU TRANSFERT

Décembre 2020

INVESTISSEMENT POUR LE TRANSFERT

600 k €

SURFACE TOTALE (AVANT/ APRÈS TRANSFERT)

100/ 234 m²

SURFACE DE VENTE (AVANT/APRÈS TRANSFERT)

40/140 m² (dont 40 m² de cabines)

C.A HT 2020 1,6 M €

RÉPARTITION DU C.A PAR TAUX DE TVA

75 % de TVA à 2,1 %

12 % de TVA à 5,5 %

3 % de TVA à 10 %

3 % de TVA à 20 %

TAUX DE MARGE COMMERCIAL 2020

29 % (stable vs 2019)

FRÉQUENTATION

170 clients/jour à mi-mars

GROUPEMENT

Pharmagen

PRÉSENCE SUR INTERNET

Facebook, Google Business

RÉMI CHARTIER

RESPONSABLE COMMERCIAL GRAND EST CHEZ BD ROWA

Quel est votre regard sur la Pharmacie Premium Santé ?

Il s’agit d’un transfert motivé par un gain de place et de temps. Au départ, cette officine était très traditionnelle, c’était plus un point de retrait de médicaments. Outre l’élargissement de l’offre, l’idée était de signifier la partie “clinique” du métier. Ce projet correspond à la mutation des officines vers un espace qui ressemble plutôt à un centre de santé, où les missions de santé sont de plus en plus lisibles et visibles.

Quel type de robot avez-vous proposé ?

À la Pharmacie Premium Santé, l’architecture se prêtait à une approche standardisée (et non du sur-mesure, NdlR) concernant le robot. Ce dernier est collé au mural de la médication familiale. Un bras prend les boîtes et les pose dans les sorties au niveau des comptoirs. L’investissement d’un tapis n’était pas nécessaire.

Quid de la digitalisation ?

Nous avons lié l’automatisation à la digitalisation, en créant un écosystème qui associe le robot aux écrans situés derrière les comptoirs. Ainsi, la pharmacie est devenue plus agile. Par exemple, elle peut adapter une offre promotionnelle en fonction de la météo. Avec cet équipement, l’officine homogénéise la qualité du conseil (via un scénario à paramétrer, NdlR), gère mieux ses stocks grâce à l’intégration du robot dans la partie médication familiale et gagne du temps sur la mise en place des “facings”, puisqu’ils sont digitalisés.