Sérialisation : le ministère de la Santé met la pression

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Sérialisation : le ministère de la Santé met la pression

Publié le 11 mai 2021
Par Francois Pouzaud
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Optimiste, le ministère de la Santé a affiché un objectif « sérialisation » ambitieux : « 100 % des officines de pharmacie connectées fin 2021 », a-t-il fixé lors d’une réunion de suivi avec les parties prenantes de la sérialisation (Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, syndicats pharmaceutiques, éditeurs de logiciel…), et diffusé par voie de communiqué de presse ce 11 mai. Pour l’atteindre, il table sur une montée en charge rapide de 3 000 officines connectées par mois au répertoire national de vérification des médicaments (NMVS).

On peut comprendre l’empressement des pouvoirs publics à se mettre enfin au diapason européen, compte tenu du retard accumulé par la France et du risque d’amende infligée par la Commission européenne. Pour rappel, la France aurait dû se soumettre au dispositif de sérialisation depuis le 9 février 2019. Fin 2019, aucune officine française n’était encore connectée à France MVO et fin 2020, seulement quelques dizaines. Il n’y a donc plus de temps à perdre. 

100 % des officines connectées à la fin de l’année, vraiment ?

Lors cette réunion, le ministère a annoncé que 470 pharmacies étaient d’ores et déjà opérationnelles et que 1 200 avaient commencé, au moyen de leurs identifiants transmis par France MVO, à s’enregistrer pour accéder au système.

« C’est un bon début », estime Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui compte demander au ministère de la Santé une communication confirmant la mise en place d’une ligne de financement de l’Etat permettant de neutraliser les coûts de la sérialisation supportés par les pharmacies (frais de démarrage, abonnement à l’offre des éditeurs de LGO, maintenance…).

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Ne pas être au rendez-vous de la sérialisation pourrait coûter cher au réseau officinal. « Toute sanction financière sera budgétée dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2022, dans le poste médicament », met en garde Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).