Moderna, Janssen, AstraZeneca à l’officine : les patients pourront-ils choisir leur vaccin ?

« Ce n’est pas parce que l’on met Moderna en ville que l’on doit justifier l’arrêt des autres vaccins AstraZeneca et Janssen, avertissait le ministère de la Santé dans son point presse hebdomadaire du 11 mai sur le déploiement de la campagne vaccinale contre le Covid-19. Janssen et AstraZeneca doivent impérativement être consommés ». Et de poursuivre : « Si on constate un recul de AstraZeneca et de Janssen, on se posera des questions ».

Dans les faits, ils sont déjà les moins utilisés. Au 9 mai au soir, 31 % des doses de Janssen livrées avaient été administrées, 56 % pour AstraZeneca, loin derrière Moderna et Pfizer/BioNTech qui performent à 90 %. « Quand un vaccin arrive en ville, il faut plusieurs jours pour que les professionnels de santé s’organisent et puissent organiser des vaccinations groupées », avance le ministère pour expliquer les chiffres de Janssen. Il s’attend au même « effet diesel » pour Moderna à ses débuts en ville, à compter de la semaine du 24 mai.

Quant au mal aimé AstraZeneca, les injections restent assez stables (140 000 primo-injections réalisées chaque jour), même si le ministère reconnait que le chiffre n’est « pas extraordinaire ». 1,6 million de doses d’AstraZeneca sont stockées en ville, compte le ministère de la Santé, dont 300 000 doses dans les pharmacies (700 000 chez les généralistes, 550 000 chez les infirmiers et 2 000 chez les sages-femmes). 170 000 doses sont par ailleurs stockées dans les établissements pivots qui alimentent les centres de vaccination.

« Je fais ma deuxième dose là où j’ai fait ma première »

De fait, quand un patient est éligible à plusieurs vaccins anti-Covid-19 disponibles en ville, a-t-il le choix ? « Les patients peuvent choisir leur vaccin », répond le ministère, qui revendique agir en toute « transparence » sur la question des vaccins. En revanche, « la règle, c’est que la deuxième dose a lieu là où on a fait la première », rappelle le ministère, pour qui la délocalisation de la seconde injection doit rester « l’exception ». « Sinon on déséquilibre tout le système d’allocation national ». Toutefois, les autorités prévoient de pousser un plus grand volume de doses vers les lieux touristiques cet été.