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Avenir de Biogaran : si c’est pas d’Inde ça…

Publié le 27 avril 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Le 18 avril dernier, le ministère chargé de l’industrie et de l’énergie a confirmé la vente possible de Biogaran. Cette filiale du groupe Servier dispose d’un portefeuille de 900 médicaments et produit 350 millions de boîtes de génériques par an. Avec une solide croissance de 8,8 %, le numéro 1 des génériques français attise les convoitises. Quatre candidats repreneurs sont en lice : deux groupes européens et deux autres implantés en Inde. A ce stade, les offres européennes – 700 millions d’euros – sembleraient insuffisantes aux actionnaires en regard du chiffre d’affaires de plus de 1 milliard d’euros. Les Indiens risquent donc de remporter la mise. A terme, des délocalisations seraient à envisager. Or, 50 % de la production de Biogaran est effectuée en France et 90 % sur le sol européen. 8 600 emplois seraient aujourd’hui en jeu. « Biogaran, c’est un médicament sur six consommés en France », a déclaré Frédéric Bizard, professeur d’économie à l’école supérieure de commerce de Paris (ESCP) Europe et président de l’Institut Santé, au micro de France Info. Le directeur général de Biogaran, Jérôme Wirotius, a longtemps alerté sur le prix bas des médicaments vendus en France. En septembre dernier, toujours sur la même station de radio, il avait ainsi déclaré : « Ni nous ni les autres laboratoires génériques ne pourrons faire une année de plus avec un contexte de prix bas, d’inflation très forte et de nouvelles taxes […] qui sont aujourd’hui confiscatoires. » Afin de garder ce fleuron industriel sous pavillon français, Bercy pourrait se positionner pour empêcher la vente. De son côté, le groupe Servier a déclaré « qu’aucune décision n’était prise ».

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