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Des bases oncologiques de savoir et d’écoute

Publié le 25 mai 2021
Par Christine Julien
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Les cancers hormonodépendants. Accompagner les patients souffrant d’un cancer du sein ou de la prostate dans leur parcours de soins est l’objectif de la formation dispensée par le CFA de Paris Planchat.

Près d’un nouveau cancer sur trois touche le sein ou la prostate. Soit 58 500 cancers du sein et 50 400 de la prostate sur 382 000 nouveaux cas observés en 2018.(1) Durant leur parcours de soins, chimio, radiothérapie, hormonothérapie ou thérapies ciblées, les malades vont affronter des difficultés physiques et psychologiques. Pour mieux les accompagner à la pharmacie, le CFA de Paris propose une journée de formation centrée sur les cancers hormonodépendants.

Conçu et mis en œuvre par Patricia Willemin, pharmacienne et formatrice, titulaire d’un DU de pharmacie clinique oncologique, cet enseignement vise à « fournir des pistes aux officinaux pour communiquer et s’organiser ». Il s’agit aussi « de leur donner envie de s’investir en cancérologie, même si cette discipline leur semble parfois “tout un monde”, souligne Patricia, passionnée par le sujet. J’essaie de leur apporter des bases, en axant la journée sur la communication avec les patients ».

Un chemin pour comprendre

La journée est courte. Hors de question de décrypter toutes les molécules utilisées dans les cancers du sein et de la prostate. « Il serait difficile de tout retenir ! », avance la pharmacienne, qui a découpé sa formation en modules. Elle débute par la communication car « il faut savoir écouter le patient… et ses silences ». C’est lui qui sait dire et décrire ce qu’il ressent et c’est à lui qu’il faudra s’adapter. Après un topo sur les principes d’oncologie et les thérapeutiques, la formatrice déroule les dépistages, les stratégies, les médicaments et les grandes toxicités. « J’explicite le parcours de soins, avec les différents protocoles, de la chimiothérapie cytotoxique aux thérapies orales, afin de pouvoir détecter au comptoir ce qui est en rapport avec la maladie cancéreuse ». Si une patiente se plaint de sang dans les urines, mieux vaut savoir que l’épirubicine provoque des urines rouges un jour ou deux après son administration ! Ou qu’une plainte de bouchon d’oreille peut signer une ototoxicité du cisplatine. D’où l’intérêt de connaître le programme personnalisé de soins (PPS), qui liste la stratégie thérapeutique et les contacts utiles, notamment s’il faut appeler le service d’oncologie. « Il est important de savoir ce qu’a le patient car on ne doit jamais délivrer un produit sans savoir à quoi il sert ».

Orienter sans faire peur

Quand une femme se plaint de rougeurs aux mains, peut-être est-ce un syndrome mainpied, fréquent avec la capécitabine ou les anti-angiogéniques. « Il faut alors savoir grader cet effet indésirable (évaluer la sévérité, NDLR) pour orienter au mieux le patient. » Patricia Willemin donne un support de cours complet, avec divers documents de l’Institut national du cancer (Inca), des Omedit(2), et des fiches destinées aux patients car « mieux vaut leur délivrer des infos validées ». Elle conseille que la pharmacie crée son « classeur » avec, pour chaque patient, les traitements et les fiches médicaments afin de s’y référer à chaque délivrance. S’il est difficile de tout savoir, avec cette formation, il devient facile de chercher !

(1) Panorama des cancers en France, édition 2021, Institut national du cancer, sur www.e-cancer.fr

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(2) Observatoires du médicament, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique.

En pratique

Durée : 7 heures. Date et lieu : le mardi 22 juin au CFPP, 59 rue Planchat, Paris XXe. Contact : Sandrine Guyon ; Tél. : 01 43 56 32 14 ; sandrine.guyon@cfpp.org. Coût : 294 €. Prise en charge Opco-EP : oui.