Vaccination anti-Covid-19 : le Trod sérologique recommandé pour éviter la seconde injection

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Vaccination anti-Covid-19 : le Trod sérologique recommandé pour éviter la seconde injection

Publié le 3 juin 2021
Par Anne-Hélène Collin
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Parce que la campagne de vaccination contre le Covid-19 est maintenant « bien lancée » et que l’on est face à « un réservoir important de personnes pour qui l’administration d’une deuxième dose n’est pas utile* » – personnes ayant déjà été infectées par le Sars-CoV-2 sans le savoir, forme asymptomatique de la maladie -, la Haute Autorité de santé (HAS) préconise finalement, ce 3 juin, de réaliser un test sérologique rapide (Trod sérologique de détection des anticorps dirigés contre le Sars-CoV-2) pour les personnes qui viennent pour une primo-injection de vaccin à ARNm ou d’AstraZeneca (Janssen répond à un schéma à une seule dose dans tous les cas).

« Les dernières publications scientifiques confirment que la protection conférée par une seule dose injectée à une personne ayant un antécédent d’infection est supérieure à celles des deux doses injectées à une personne sans antécédent. Et ce, quelle que soit l’ancienneté de l’infection », explique la HAS. De plus, selon une modélisation de l’Institut Pasteur, 23 % de la population a été infectée par le Sars-CoV-2 (plus de 40 % en Ile-de-France) alors que 8 % seulement ont été dépistés par test PCR ou antigénique. Autre avantage : les doses économisées permettraient de vacciner plus rapidement plusieurs millions de personnes supplémentaires, estime la HAS.

« Ce n’est pas une obligation », répète la présidente de la HAS, le Pr Dominique Le Guludec. L’instance propose ainsi de réaliser un Trod sérologique en parallèle de l’administration de la première dose chez les personnes immunocompétentes sans antécédent connu d’infection au Sars-CoV-2, sans limite d’âge, « notamment chez les personnes les plus susceptibles de faire une forme asymptomatique de la maladie, et plus particulièrement les jeunes adultes ». Sous réserve que « ce dépistage ne perturbe pas l’organisation de la vaccination actuelle », note la HAS, qui invite déjà à tester le dispositif avant de le généraliser, en particulier dans les centres de vaccination.

La proposition est ouverte aussi aux officinaux. Concrètement, lors du rendez-vous pour la première dose, la personne se voit faire un Trod sérologique répondant au cahier des charges de la HAS et référencé sur le site du ministère de la Santé. La quart d’heure de surveillance postvaccination permet d’attendre le résultat du Trod. Si le résultat est positif, la personne ne recevra qu’une seule dose de vaccin et ne prendra pas de second rendez-vous. Si le résultat est négatif, la personne prend rendez-vous pour la deuxième dose 3 à 6 semaines après (vaccin à ARNm), ou 9 à 12 semaines (AstraZeneca). Reste à savoir qui va payer les Trod sérologiques en ville. Ils ne sont pour l’instant pas pris en charge par l’assurance maladie…

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*Pour rappel, les personnes ayant eu une infection par le Sars-CoV-2 confirmée par un test RT-PCR ou antigénique, reçoivent une seule dose de vaccin anti-Covid-19, qu’elles aient ou non développé une forme symptomatique de la maladie, et ce quelle que soit l’ancienneté de l’infection. « Les personnes ayant déjà été infectées conservant une mémoire immunitaire », explique la HAS. L’injection de vaccin doit être réalisée au-delà d’un délai de 3 mois après l’infection.