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Alignement de prix : 18 princeps menacent les génériques
Le Journal officiel du 22 juin 2021 annonce la baisse du prix de 18 spécialités du laboratoire Organon, issue d’une scission avec MSD. Les nouveaux prix entrent en vigueur à compter du 1er juillet et découlent de la volonté du laboratoire d’aligner le prix de ses médicaments originaux sur celui des génériques. « Désormais et grâce à notre initiative, entre un générique et un médicament original Organon, c’est le patient qui décide, en toute liberté et sans que cela ne coûte à la collectivité : c’est aussi cela être libres et égaux… en choix », explique le président du laboratoire, Rafik Allaili, dans un communiqué publié ce jour.
Les princeps concernés sont : Aerius (desloratadine), Arcoxia (étoricoxib), Chibro-Proscar (finastéride), Cozaar (losartan), Diprosone crème (bétaméthasone), Ezetrol (ézétimibe), Fortzaar et Hyzaar (losartan + hydrochlorothiazide), Fosamax (alendronate), Inegy (ézétimibe + simvastatine), Maxalt et MaxaltLyo (rizatriptan), Nasonex (mométasone), Norset (mirtazapine), Orgalutran (ganirelix), Sinemet (lévodopa + carbidopa), Singulair (monétlukast) et Zocor (simvastatine).
La goutte d’eau
Les syndicats pharmaceutiques protestent contre la politique délibérée d’Organon d’aligner le prix de 18 de ses spécialités sur ceux des génériques et réclament au gouvernement de rétablir une politique de développement du générique en France.
« Si la ROSP génériques des pharmaciens baisse d’année en année, c’est bien à cause des TFR et des prix des princeps qui s’alignent, alors que nous avons toujours demandé au Comité économique des produits de santé (CEPS) de maintenir un écart de prix entre princeps et génériques, afin de favoriser une politique de développement du générique à long terme », reproche Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dénonce également le laisser faire du CEPS face aux stratégies de contournement des génériques des laboratoires de princeps. « Il ne devrait pas rentrer dans ce jeu qui va assassiner le générique », dénonce Denis Millet, président de la commission études et stratégie économiques de la FSPF.
Pour le Gemme (association des génériqueurs), ces stratégies ne sont que la conséquence d’une année d’application de l’article 66 de la loi de financement de la sécurité sociale de 2019. « C’est une situation et un risque que nous avions identifiés dès le départ, d’où notre mobilisation en faveur de la publication de l’arrêté ministériel en décembre 2020 : il exclut les spécialités de moins de 24 mois de commercialisation du périmètre de la base unique de remboursement, laissant le temps à la concurrence générique de s’installer », explique Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du Gemme.
Parce que d’autres laboratoires de princeps pourraient être tentés de faire la même chose que Pfizer, Servier ou Organon, la FSPF réclament une nouvelle politique de valorisation du rôle du pharmacien dans le développement du générique, bâtie sur un autre modèle économique, le principe de la ROSP génériques étant, pour le syndicat, périmé.
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