AstraZeneca, Janssen, Moderna : chasse aux dates de péremption

Le vaccin anti-Covid-19 de Janssen ne décolle décidément pas. Alors qu’il aurait pu séduire avant les prochains départs en vacances du fait de son schéma à une seule dose, son nombre d’injections hebdomadaires est en baisse (55 000 injections la semaine dernière, versus 200 000 injections de Moderna). Son taux d’utilisation stagne, au 20 juin, à 23 %  et ce « n’est pas acceptable », estimait le ministère de la Santé, lors de son dernier point presse hebdomadaire sur la stratégie vaccinale. Janssen « est disponible partout en ville et nous ne nous expliquons pas cette situation », souligne-t-il. « Les gens ne savent pas que ce vaccin est à côté de chez eux en officine », avance aussi le ministère.

Le taux d’utilisation du vaccin d’AstraZeneca (Vaxzevria) est un peu meilleur, mais plafonne toujours à 65 %, loin derrière Moderna (83 %) et Pfizer/BioNTech (90 %), pour « énormément de deuxièmes injections mais très peu de premières », constate le ministère de la Santé.

Cependant, il « n’y avait pas de dose de vaccin périmée. Nous avons une stratégie réactive pour éviter au maximum de se retrouver avec une péremption », note-t-on rue de Ségur. Dans le viseur pourtant, et surtout, AstraZeneca, pour lequel le ministère dresse un plan d’action : recenser les stocks, accompagner les acteurs de terrain pour mobiliser les doses dont ils disposent, « orienter les doses au bon endroit ».

Et c’est aux pharmaciens de participer les premiers. A compter du 28 juin, ils devront répondre à une enquête diffusée sur le portail de télédéclaration, pour évaluer les stocks de doses des vaccins d’AstraZeneca et de Janssen qui ne seront jamais récupérées ou utilisées, distinguer leur date de péremption (date déjà dépassée, date limite d’utilisation avant fin juillet, date limite d’utilisation avant fin août), et pour compter le nombre de flacons de Moderna en stock et ceux qui ne seront pas utilisés avant la date limite d’utilisation. Les modalités sont présentées dans le DGS-Urgent (n°63) du 22 juin.

Course contre la montre contre le variant delta

Par ailleurs, la baisse du rythme de la vaccination commence à inquiéter. « Il est certain que comme les autres pays qui ont pris de l’avance dans leur campagne, notamment les Etats-Unis, nous voyons que la demande ressemble à une courbe qui s’aplatit », observe le ministère. Qui lance un appel : « 300 000 créneaux de vaccinations sont libres pour les 3 jours à venir avec rappel avant le 15 juillet et protection en 5 semaines. On ne peut pas passer à côté de cette chance surtout en présence du variant delta qui touche 75 pays dans le monde et progresse en Europe. Il faut mettre toutes les chances de notre côté. On a les doses, on a l’organisation. »