Vaccins anti-Covid-19 Moderna et Pfizer : myocardites chez les moins de 30 ans ?

Aux Etats-Unis, au 11 juin, les CDC (Centers for Disease Control and Prevention) et la FDA (Food and Drug Administration) ont identifié 323 cas de myocardite ou de péricardite après administration d’un vaccin anti-Covid-19 à ARNm (Pfizer/BioNTech ou Moderna), sur près de 300 millions de doses de vaccins à ARNm administrées. Les cas confirmés concernaient principalement des adolescents et des jeunes adultes âgés de moins de 30 ans, de sexe masculin, le plus souvent après avoir reçu la deuxième dose et généralement dans les jours qui ont suivi la vaccination anti-Covid-19. Les patients ont pu généralement reprendre leurs activités quotidiennes normales après amélioration des symptômes.

« Les faits sont clairs : il s’agit d’un effet secondaire extrêmement rare, et seul un nombre extrêmement restreint de personnes en souffrira après la vaccination (…).  De plus, nous savons que la myocardite et la péricardite sont beaucoup plus fréquentes si vous contractez le Covid-19, et les risques pour le cœur d’une infection au Covid-19 peuvent être plus graves », souligne le Comité consultatif des CDC américains, réuni ce 23 juin pour examiner les cas signalés. Et de rappeler que « les avantages de la vaccination l’emportent de loin sur les inconvénients. Surtout avec le variant delta qui circule de plus en plus et qui affecte plus facilement les jeunes. »

La FDA prévoit d’ajouter un avertissement dans les notices d’information des vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna.

Le signal de myocardite est à l’étude auprès de l’Agence européenne du médicament (EMA). En France, l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) a retenu depuis le début du suivi de pharmacovigilance 14 cas de myocardites (9 hommes / 5 femmes, âge médian de 28 ans), survenus dans un délai médian de 6 jours après administration du vaccin de Pfizer/BioNTech (3 jours pour la seconde dose et 10 jours pour la première dose), et 5 cas (4 hommes / 1 femme ; 4 agés de plus de 30 ans, 1 de 23 ans) survenus de 2 à 14 jours après administration du vaccin de Moderna (chiffres arrêtés au 18 juin). L’évolution est favorable dans la majorité des cas.

L’ANSM recommande à toute personne présentant des symptômes tels qu’un essoufflement (dyspnée), des douleurs dans la poitrine, des palpitations ou un rythme cardiaque irrégulier de consulter rapidement un médecin.