Antiseptique et hémostatique

Je propose

• Un antiseptique à large spectre pour désinfecter la plaie, par exemple de la chlorhexidine à une concentration d’au moins 0,2 %, en solution aqueuse, en dosettes qui s’emportent facilement : Septimyl, Septi-Clean, Soin antiseptique Urgo chlorhexidine…

Un antiseptique en solution alcoolique n’est pas recommandé sur des plaies ouvertes, en raison d’un risque d’irritation et de brûlure des tissus.

• Des compresses pour aider à appliquer l’antiseptique.

• Des pansements hémostatiques à base d’alginate de calcium Coalgan car le genou de Léo saigne encore un peu. L’alginate de calcium favorise la formation d’un caillot et optimise la cicatrisation.

• Du sérum physiologique pour humidifier et activer l’alginate de sodium.

Je précise qu’il est essentiel de nettoyer toute plaie à l’eau et au savon avant car le sang, les sérosités inhibent l’action de l’antiseptique.

Alternative possible

• Un dérivé chloré, type Dakin, utilisable sur des plaies ou des muqueuses urogénitales mais peu pratique à transporter car disponible uniquement en flacon et davantage sensible à la chaleur que la chlorhexidine, avec une conservation à une température ne dépassant pas 25 °C, donc pas toujours adéquat en voyage l’été.

Alternative discutable

• Un dérivé iodé, utilisable aussi sur la peau et les muqueuses, mais dont la coloration brun-orangé peut masquer l’évolution de la blessure. La chlorhexidine à 0,05 % n’est pas assez bactéricide pour l’antisepsie.

J’explique

→ L’antiseptique désinfecte la plaie avant application d’un pansement qui prendra le relais pour la protéger. Inutile de désinfecter à chaque renouvellement du pansement, au risque d’entraver la cicatrisation. Le pansement proposé est imbibé d’alginate de calcium, efficace pour arrêter les saignements. Il faut cependant rincer l’antiseptique avec de l’eau ou une dosette de sérum physiologique avant de l’appliquer. Si la blessure est trop importante, il existe en forme poudre à saupoudrer, à recouvrir d’un pansement adapté.

→ Vérifier chaque jour l’état de la plaie. Avant d’appliquer le pansement, déposer sur la compresse de ce dernier quelques gouttes de sérum physiologique, qui évite une éventuelle adhésion à la plaie et optimise la cicatrisation. Ne pas s’inquiéter des fibres d’alginate de calcium, qui peuvent éventuellement persister sur la blessure, elles disparaîtront seules.

→ Consulter un médecin si le pourtour de la plaie devient rouge, douloureux et/ou gonflé dans les jours qui suivent, ce qui signerait une infection.

Les ions sodium du sérum physiologique permettent un échange ionique avec le calcium, ce qui favorise la gélification de l’alginate et le processus de cicatrisation. L’alginate de calcium arrête un saignement chez des patients sous anticoagulants. Il s’agit du seul hémostatique local recommandé par la Haute Autorité de santé pour les troubles de l’hémostase.

Ce que je sais après interrogatoire

Léo est tombé dans une descente en faisant du VTT. Une belle chute, une grosse frayeur, mais apparemment rien de grave. Son genou est écorché, il a une belle blessure qui saigne mais il ne présente pas de signes traumatiques tels que douleur à la marche et œdème, qui feraient suspecter par exemple une entorse. La maman de Léo n’avait pas d’antiseptique ni de pansements sous la main. Elle a préféré venir directement à la pharmacie pour faire soigner cette blessure.

J’imprègne une compresse d’antiseptique et la passe doucement sur la blessure, avant de recommencer si besoin avec une zone propre de la compresse.

Je suggère en plus

→ Un pansement pour cicatrisation en milieu humide (Urgo ou Elastoplast Cicatrisation rapide…), à débuter une fois que la plaie ne suinte plus et s’est refermée, en relais de Coalgan.