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Un cap toujours plus “clean”
Après s’être dotée d’un laboratoire de formulation naturelle et d’un site logistique éco-conçus, Caudalie réduit l’impact carbone de ses emballages. La marque de “cosm-éthique” espère bien être suivie par d’autres.
Pari tenu. En 2019, Caudalie s’était fixé pour objectif de recycler l’équivalent du plastique que la société consomme, soit 600 tonnes par an. Pour cela, la marque de cosmétiques naturels s’est associée au créateur de la société de commerce équitable Alter Eco, Tristan Lecomte, pour collecter ces déchets échoués sur les plages et les recycler sur place. Dès la première année, en 2020, 600 tonnes ont été récoltées et transformées. Désormais, Caudalie entend poursuivre ce projet baptisé “100 % Plastic Collect” et aller plus loin. « Le plastique c’est notre nouvelle obsession. […] Nous espérons rallier à notre cause d’autres entreprises de cosmétique, plus grosses, avec plus de pouvoir économique », confie Bertrand Thomas, créateur de la marque, avec son épouse Mathilde en 1995.
Un site éco-conçu.
Pour ce couple d’entrepreneurs, œuvrer dans le respect de l’environnement se fait pas-à-pas. Fin 2018, pour faire face à la croissance tirée par l’export, Caudalie avait déjà regroupé ses activités de formulation et de logistique en un seul lieu, à Gidy dans le Loiret, dans un site éco-conçu. Depuis, sont réunis là un laboratoire de recherche en biologie moléculaire et cellulaire ; un laboratoire de formulation naturelle et une plateforme d’expédition où toute la production, sous-traitée en France, transite pour livrer plus de 1 200 officines européennes chaque jour. A Gidy, tout est pensé pour respecter l’environnement. Un exemple concernant l’énergie : les laboratoires et les bureaux sont équipés de stores extérieurs. Objectif : garder la fraîcheur l’été et faire rentrer le soleil l’hiver. La régulation de la température se fait également par géothermie. Ces choix ont un coût. « Nous avons dépensé 1 million d’euros supplémentaire pour sur-isoler le bâtiment », résume Bertrand Thomas. Dans l’entrepôt logistique, on s’astreint aussi à des éco-gestes en tous genres : réutilisation des cartons des fournisseurs, livraisons européennes par la route uniquement, et parfois par les commerciaux eux-mêmes, pour éviter le renvoi d’un transporteur…
Plantation d’arbres : un projet vertueux.
Une trentaine d’espèces d’arbres, dont des cerisiers, pommiers, pêchers, mais aussi des plantes aromatiques poussent sur ce terrain de 17 hectares ponctué de nichoirs à oiseaux, d’abris à papillons et à hérissons… Un univers verdoyant visible depuis les bureaux totalement vitrés. Il faut dire que chez Caudalie, « on est aussi obsédé par les arbres », assume Thomas Bertrand. Membre de « 1 % for the Planet » depuis 2012, la société verse 1 % de son chiffre d’affaires à des associations en faveur de la reforestation. « On plante un million d’arbres par an », calcule Thomas Bertrand, lors d’une conférence sur la philanthropie environnementale, un type de mécénat dans lequel, il espère, là aussi, convaincre d’autres entreprises.
95 % d’ingrédients naturels.
Plus généralement, Caudalie appartient à la catégorie des marques “clean”, c’est-à-dire sans actifs controversés, et “naturelles”. Depuis 2006, ses valeurs sont rédigées dans un manifeste de cosm-éthique peaufiné au fil des ans. L’objectif de 2021 : des formules à plus de 95 % d’ingrédients d’origine naturelle (hors solaires et eaux fraîches). Mais, l’entreprise ne veut pas faire du bio en dépit du bon sens. « L’intérêt est de réduire notre empreinte environnementale. On m’a proposé une glycérine bio du Pérou. Pourquoi en faire venir de si loin alors que nous avons une glycérine végétale d’Europe ? Nous utilisons des ingrédients bio quand cela a du sens, avec des ingrédients locaux ou avec une vraie valeur ajoutée, comme pour certaines huiles végétales issues d’une extraction naturelle », explique Jean-Christophe Choulot, directeur R&D de Caudalie.
Toujours plus de recyclage.
Née de l’idée d’utiliser les vertus des restes de la vendange, et notamment les polyphénols des pépins de raisin, Caudalie a le recyclage dans ses gênes. D’où le défi 2022 : utiliser uniquement des emballages recyclables réutilisables ou contenant des matériaux recyclés. D’une manière générale pour les packs, l’entreprise s’impose déjà une devise “réduire, réutiliser, recycler”. « Nous avons passé tous nos démaquillants en plastique 100 % recyclé », se félicite Bertrand Thomas, « même si ces matières sont 25 à 30 % plus cher que les autres. Nous sommes contraints de procéder à des arbitrages, car les consommatrices ne sont pas encore mûres pour payer ce surcoût. Il faut des ingénieurs pour étudier les possibilités techniques, et finalement économiser ici, pour investir davantage là. Par exemple, en enlevant une couche de vernis sur l’emballage, vous investissez moins sur le packaging, mais plus sur les formules, la qualité, la durabilité et la recyclabilité », résume le dirigeant, aujourd’hui à la tête d’une entreprise qui emploie 395 salariés en France, dont des ingénieurs en packaging écologique recrutés au moment du transfert sur le nouveau site à Gidy. Pour Caudalie, l’idée est donc de trouver le juste équilibre pour continuer à séduire un consommateur contradictoire…
+ de 95 %
C’est le taux de revalorisation des déchets du site logistique
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