Sérialisation : les pharmaciens qui l’ont installée n’en font pas une montagne

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Sérialisation : les pharmaciens qui l’ont installée n’en font pas une montagne

Publié le 17 septembre 2021
Par Francois Pouzaud
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Les pharmaciens retardataires dans la sérialisation s’exposent à des sanctions. La période à venir, avec le démarrage de la campagne vaccinale contre la grippe saisonnière associée à la campagne de rappel contre le Covid-19, semble bien mal choisie pour la mettre en œuvre. Ceux (une minorité) qui ont rempli leur obligation de sérialisation n’ont pas rencontré de difficulté particulière et ne la considèrent pas comme une tâche chronophage et contraignante.

« Il ne faut pas s’en faire une montagne ! », rassure Eric Flahaut, pharmacien installé à Mennecy (Essone). Il a démarré la sérialisation en décembre 2019 et depuis un an, sa procédure est automatisée. « L’opération de désactivation est totalement transparente et la procédure de réactivation des boîtes est tout aussi fluide. » Les seuls points d’amélioration attendus par ce pharmacien concernent l’automatisation de la sérialisation pour les délivrances unitaires (stupéfiants) et les promis.

Michel Siffre, titulaire à Bandol (Var), s’est lancé dans la sérialisation juste avant l’été. Il a choisi de décommissionner « à la sortie » et affirme ne voir aucune différence entre « l’avant » et « l’après » sérialisation. « En scannant chaque boîte, mon équipe fait de la sérialisation sans le savoir », plaude-t-il. Pour garantir la rapidité de cette opération, la solution fournie par son éditeur de LGO réalise la sérialisation en tâche de fond.

Delphine Koessler, exerçant à Châtenois (Bas-Rhin), ne perçoit pas non plus la sérialisation comme une contrainte au quotidien. « Depuis le début, en 2019, elle ne m’a jamais posé de difficultés particulières, il faut juste avoir du matériel de qualité, et avec des lecteurs adaptés, ça va très vite à scanner chaque boîte », explique-t-elle. Selon elle, la qualité de la solution proposée par l’éditeur de LGO est déterminante, « elle conditionne le ressenti du pharmacien sur la charge de sérialisation ».

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Des bugs extrêmement rares

Delphine Koessler comptabilise moins de 10 fausses alertes en 2 ans de pratique. Les seuls couacs rapportés par Eric Flahaut se limitent à un défaut de lecture de codes 2D lié à une mauvaise qualité d’impression, mais sans conséquence car son système n’a pas été mis en mode « bloquant ». Les fausses alertes relevées par Michel Siffre sont marginales. « Il y a eu 2 ou 3 bugs au début, les messages d’alerte indiquaient que les produits n’existaient pas mais il était toujours possible de saisir à la main le code CIP. »

Compte tenu qu’il y a encore peu de pharmacies engagées dans la sérialisation, le dispositif de France MVO ne rencontre pas d’incidents. « Pour l’instant, ça ne patine pas mais quand les 20 000 officines seront connectées en même temps, il faut espérer que la connexion ne soit pas saturée », redoute Eric Flahaut.

Un coût négligeable

« La cotisation annuelle de 44 € HT pour se relier au connecteur de l’Ordre est remboursée par une baisse de la cotisation annuelle ordinale, sinon je paie un abonnement de 5 € par mois à mon éditeur de LGO, soit 60 € à l’année, ce n’est rien même si la gratuité peut être un argument commercial des SSII pour attirer les pharmaciens », estime Eric Flahaut. Michel Siffre a connecté son logiciel directement à France MVO, il ne paie donc pas d’abonnement. En revanche, l’intégration de la sérialisation dans son logiciel métier a été facturée 420 € qu’il a passés dans ses charges fixes. Quant à Delphine Koessler, elle ne se souvient pas du coût exact de mise en œuvre, si ce n’est « qu’il était peu impactant pour mon officine. »