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Le millepertuis
Avec l’arrivée de l’automne et les jours qui raccourcissent, certaines personnes connaissent une petite déprime saisonnière. Focus sur le millepertuis, une plante solaire qui peut s’avérer une alliée de choix pour la surmonter.
Quelle est cette plante ?
Le millepertuis (Hypericum perforatum) est une plante herbacée vivace pouvant mesurer de 40 à 70 cm. Ses feuilles, opposées sur la tige, sont ponctuées de très nombreuses poches à essences translucides remplies d’huile essentielle. En regardant au travers de la feuille, ces dernières font penser à des milliers de petits trous, donnant son nom au millepertuis, de l’ancien français « pertuis », trou. Ses fleurs jaune vif, regroupées en grappes à l’extrémité des tiges, apparaissent à la fin du mois de juin, d’où son nom vernaculaire (= dans la langue courante) d’herbe de la Saint-Jean (St John’s Wort en anglais).
• Où la trouver ? Le millepertuis pousse partout en France métropolitaine jusqu’à 2 000 mètres d’altitude. Il apprécie particulièrement les endroits ensoleillés avec un sol assez sec.
• Où est-elle vendue ? Les sommités fleuries de millepertuis sont inscrites à la liste A de la pharmacopée française, et font donc partie du monopole pharmaceutique. Elles sont également autorisées à entrer dans la formulation des compléments alimentaires.
Quels sont ses usages ?
En phytothérapie
• Utilisation : le millepertuis est principalement recommandé dans les états dépressifs légers et transitoires, comme les dépressions saisonnières, liées à une diminution de la luminosité. Comme la plupart des traitements antidépresseurs, un délai peut être nécessaire avant de percevoir un effet, mais il ne devrait pas dépasser quatre semaines. En cas de persistance des symptômes au-delà, il est nécessaire de consulter un médecin. L’automédication avec le millepertuis doit se limiter aux manifestations dépressives légères et transitoires, les plus graves nécessitant une prise en charge médicale et psychologique. Le millepertuis peut également être indiqué dans certains troubles de l’anxiété et du sommeil.
• Partie utilisée : sommités fleuries.
• Principes actifs : hypéricine (naphtodianthrone) et hyperforine.
• Posologie recommandée.
→ Adultes.
Les molécules responsables de l’activité du millepertuis étant très peu extraites par l’eau, la tisane ne présente pas d’intérêt particulier.
• Médicaments à base de plantes : il existe un certain nombre de références à base de millepertuis. La plupart sont dosées à 300 mg d’un extrait sec standardisé et associées à une posologie de 1 à 3 comprimés par jour : Elusanes millepertuis, Mildac, Millepertuis Pileje, Prosoft… Arkogélules millepertuis est dosé à 185 mg d’extrait sec standardisé, avec une posologie à peu près équivalente de 2 gélules deux fois par jour.
• Compléments alimentaires : depuis 2015 et l’ouverture du nombre de plantes autorisées dans les compléments alimentaires, nombre d’entre eux contenant du millepertuis ont été mis sur le marché. Pour être certain d’obtenir une efficacité suffisante, il conviendra de privilégier les produits pour lesquels sont mentionnés des dosages proches de ceux des médicaments à base de plantes.
• Contre-indications et précautions d’emploi : le millepertuis est contre-indiqué aux femmes enceintes ou allaitantes, ainsi qu’aux enfants et adolescents de moins de 18 ans. L’hypéricine, l’un des constituants du millepertuis, a des propriétés photosensibilisantes, il convient d’éviter une exposition intense au soleil ou aux rayons ultraviolets durant le traitement. Le millepertuis est responsable de nombreuses interactions médicamenteuses (voir plus loin).
En huile rouge contre les brûlures
Le macérat huileux de sommités fleuries de millepertuis présente des propriétés réparatrices et cicatrisantes au niveau cutané. C’est la fameuse « huile rouge », qui doit sa belle couleur à l’hypéricine.
• Utilisation : ce macérat huileux est particulièrement intéressant pour aider à la cicatrisation des brûlures superficielles, des coups de soleil et des petites plaies. En raison de propriétés anti-inflammatoires et antalgiques, il peut s’avérer utile pour soulager les contusions, les douleurs musculaires et neuropathiques, ainsi que les rhumatismes. Le macérat huileux de millepertuis peut servir de vecteur pour diluer certaines huiles essentielles qui agissent dans le même champ d’action : achillée millefeuille, hélichryse…
• Posologie recommandée.
→ Adultes et enfants de plus de 6 ans.
Appliquer sur la peau et faire pénétrer par un massage léger de trois à cinq fois par jour.
• Contre-indications et précautions d’emploi : le millepertuis étant photosensibilisant, on évitera d’exposer la zone traitée au soleil ou au rayonnement ultraviolet dans les six à douze heures qui suivent l’application.
De nombreuses interactions médicamenteuses
Le millepertuis est souvent brandi en étendard par les détracteurs de la phytothérapie en raison d’un certain nombre d’interactions médicamenteuses dont il est responsable. Comme toute substance active, les plantes nécessitent certaines précautions d’emploi.
Le millepertuis agit au niveau hépatique comme inducteur de plusieurs isoformes (sous-types) de cytochrome P450, enzymes responsables du métabolisme de médicaments. Il peut aussi induire la glycoprotéine P, impliquée dans les mécanismes d’absorption intestinale et d’excrétion. Il en résulte une diminution de la concentration plasmatique de ces médicaments. Cela peut s’avérer problématique pour les molécules à marge thérapeutique faible, c’est-à-dire dont la concentration plasmatique doit être contrôlée avec précision afin d’exercer une activité suffisante sans pour autant provoquer d’effets indésirables.
Ces interactions sont documentées avec des anticoagulants (warfarine), des antiviraux (indinavir, ritonavir…), des immunosuppresseurs (ciclosporine), des anticancéreux (irinotecan, étoposide, docétaxel…), la digoxine… Des interactions ont également été observées avec les contraceptifs oraux. Il existe effectivement des cas de naissances sous contraception hormonale attribuées à une interaction par la prise de millepertuis. Attention aussi à une additivité d’effets avec les antidépresseurs « classiques ».
L’interrogatoire patient est donc très important avant de conseiller le millepertuis par voie orale, qu’il s’agisse de médicaments de phytothérapie ou de compléments alimentaires, afin d’écarter tout risque d’interaction médicamenteuse.
Des questions ou des envies de sujets ? phyto@porphyre.fr
L’essentiel
Les sommités fleuries de millepertuis sont principalement utilisées en cas :
→ de dépressions légères et transitoires.
Adultes
Extraits standardisés correspondant à 300 mg d’extrait sec 1 à 3 fois par jour.
Contre-indications et précautions d’emploi : femmes enceintes et allaitantes, enfants et adolescents de moins de 18 ans. Éviter l’exposition aux rayons UV. Consulter un médecin en cas de persistance des troubles au-delà de quatre semaines. Attention aux nombreuses interactions médicamenteuses, notamment la contraception hormonale.
Le macérat huileux de millepertuis est principalement employé pour :
→ aider à la cicatrisation des brûlures légères, coups de soleil, petites plaies.
Adultes et enfants de plus de 6 ans
Appliquer sur la peau et faire pénétrer en massant 3 à 5 fois par jour.
Contre-indications et précautions d’emploi : éviter d’exposer la zone traitée au soleil ou aux rayons UV dans les 6 à 12 heures.
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