Cancer du sein : le dépistage a du mal à se remettre de la crise du Covid-19

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Cancer du sein : le dépistage a du mal à se remettre de la crise du Covid-19

Publié le 2 mai 2024
Par Alexandra Blanc
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Santé publique France vient de publier les chiffres de la participation au dépistage organisé du cancer du sein sur la période 2022-2023 et son évolution depuis son lancement. Après une forte chute de la participation en 2020, les chiffres sont désormais en hausse mais l’organisation des invitations au dépistage reste perturbée et le taux de participation encore trop faible.

Le dépistage organisé du cancer du sein, instauré en 2004, cible les femmes âgées de 50 à 74 ans qui sont invitées, tous les deux ans, à effectuer une mammographie de dépistage associé à un examen clinique. Soit une population cible de près de 10 millions de personnes.

Des taux de participation en hausse, mais encore insuffisants

Le dispositif a connu son taux de participation maximum en 2011-2012 avec un pic à 52,3 %. « La participation au programme est depuis en diminution, pour toutes les tranches d’âge et toutes les régions », précise Santé publique France. En 2023, le taux de participation a atteint 48,2 %, en très légère hausse par rapport à l’année précédente (44,8 %). « Mais, la participation sur les deux années glissantes 2022-2023 demeure inférieure à celle de 2021-2022 », constate l’institut. En 2023, les taux de participation régionaux les plus élevés sont observés en Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Bretagne (54 %). Les plus bas concernent la Guyane (15,7 %), la Corse (30,4 %) et la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (36,2 %).

Impacts et conséquences de la crise du Covid-19 sur l’organisation du dépistage

« En 2020, en raison du premier confinement et de l’arrêt des invitations par les Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), le taux de participation avait nettement chuté », rappelle Santé publique France, engendrant des décalages dans les cycles d’invitation. L’année suivante, Les CRCDC ont tenté de compenser le retard pris, en réduisant par exemple l’intervalle d’invitation. Les invitations se sont densifiées, ce qui a engendré des délais dans la prise de rendez-vous auprès des cabinets de radiologie et donc dans la réalisation des mammographies. « En 2022, on observait une participation plus faible qu’en 2021, expliquée par un nombre moins élevé d’invitations envoyées deux ans après la perturbation due à la pandémie de Covid-19. En 2023, soit deux ans après 2021, le cycle des invitations reste perturbé avec un nombre élevé d’invitations envoyées », explique l’agence nationale de santé publique. Ainsi, l’évaluation du taux de participation au dépistage reste difficile à évaluer. Il est donc probable que les perturbations dans l’organisation du dépistage perdurent encore en 2024, année durant laquelle les invitations seront reprises par l’Assurance maladie.

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