Angine à streptocoque A : l’antibiothérapie systématique pose question

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Angine à streptocoque A : l’antibiothérapie systématique pose question

Publié le 7 mai 2024
Par Marianne Maugez
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Faut-il traiter toutes les angines à streptocoque A avec des antibiotiques ? À cette question (épineuse), le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) répond « les antibiotiques, c’est pas automatique ». Pour l’association, « un éventuel traitement antibiotique ne doit pas dépendre que du résultat du test ».

Dans un communiqué datant du 2 mai, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) a nuancé les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), qui préconisent la prescription d’ un antibiotique chez les adultes et les enfants de plus de 3 ans atteints d’une angine aiguë avec un test diagnostic rapide (TDR) positif au streptocoque A. La société savante met en cause les études sur lesquelles les autorités de santé basent leur argumentaire pour ces recommandations (risque de rhumatisme articulaire aigu, complications locales telles que les phlegmons, nécessité de limiter la contagiosité). Elle rappelle que les recommandations européennes ne considèrent pas la prévention des complications locales comme une indication d’antibiothérapie, les bénéfices cliniques n’étant pas supérieurs aux risques d’effets indésirables et d’antibiorésistance induite.

Ainsi, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays, notamment la Belgique, le CNGE estime qu’il n’est pas « raisonnable de ne traiter que par antalgiques, sans faire de TRD ni prescrire d’antibiotiques, un patient souffrant d’une angine, si la douleur est tolérable, sans risque de forme grave et que l’entourage du patient n’est pas à risque de forme grave en cas de contamination ». En revanche, « dans tous les autres cas, un TDR est légitime avec prescription d’antibiotique s’il est positif ». Le CNGE précise que « l’évaluation clinique globale de la situation du patient est donc nécessaire pour poser l’indication du TDR et qu’un éventuel traitement antibiotique ne doit pas dépendre que du résultat du test ».

En conclusion, le CNGE demande de nouvelles études afin de mettre à jour de nouvelles recommandations. Une remise en question qui arrive juste au moment où les pharmaciens s’apprêtent à pouvoir prescrire une antibiothérapie après un TDR positif…

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