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Les masques chirurgicaux pourraient-ils être lavés et réutilisés ?

Publié le 30 octobre 2021
Par Yolande Gauthier et Matthieu Vandendriessche
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C’est en tout cas ce que suggère une étude expérimentale menée par une équipe de chercheurs français, en étroite collaboration avec les centres hospitaliers universitaires (CHU) de Grenoble (Isère) et Nancy (Meurthe-et-Moselle), et publiée dans la revue Chemosphere. Le Sars-CoV-2 est un virus sensible à l’action conjuguée des détergents, des mouvements mécaniques et de la chaleur qui se produisent dans une machine à laver. Même après 10 cycles de lavage à + 60 °C avec des solutions détergentes et désinfectantes, les masques chirurgicaux ont conservé leur propreté, leur efficacité de filtration des particules et leurs performances de respirabilité. Ils restent donc compatibles avec la norme EN14683. Toutefois, la résistance à la projection n’est pas maintenue après recyclage, ce qui signifie que les équipes médicales travaillant dans une salle d’opération ne pourront pas porter de masques IIR lavés. Les masques médicaux lavés restant plus performants en matière de filtration que les masques en tissu, les auteurs recommandent donc leur réutilisation. Mais il faut attendre pour cela des modifications réglementaires puisque les masques chirurgicaux sont définis en France comme des dispositifs médicaux à usage unique, interdisant toute réutilisation. En tout état de cause, les masques lavés devront, pour pouvoir être réemployés, s’ajuster toujours parfaitement au visage, avoir une barrette nasale, des élastiques en bon état et ne pas boulocher.

Source : J-P. Alcaraz et coll. « Reuse of medical face masks in domestic and community settings without sacrificing safety : Ecological and economical lessons from the Covid-19 pandemic », Chemosphere, volume 288, part 1, february 2022, 132364.

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