Désagréments de la grossesse

Constipation

Elle est favorisée par l’imprégnation en progestérone, qui relâche les fibres musculaires lisses de l’intestin, par la réduction de l’activité physique et la pression sur les intestins. Environ une femme sur deux est concernée.

• Appliquer les mesures hygiénodiététiques générales pour améliorer le transit : boire au moins 1,5 litre par jour, de préférence de l’eau riche en magnésium, type Hépar, manger plus de fibres (légumes, fruits et des féculents complets) et faire davantage d’activité physique.

• Si ces mesures sont insuffisantes, Lola pourra prendre un laxatif de lest, type sterculia, ispaghul, psyllium…, ou osmotique, type macrogol ou lactulose.

Le saviez-vous ? Le Centre de référence sur les agents tératogènes (Crat, lecrat.fr) cite en deuxième intention un lubrifiant type huile de paraffine, voire du séné, laxatif stimulant, à condition d’une prise ponctuelle. Le recul d’usage des laxatifs durant la grossesse ne montre aucun élément inquiétant, mais l’avis du médecin est préférable.

Hémorroïdes

Environ une femme enceinte sur dix souffrirait de crise hémorroïdaire, liée notamment à la constipation et au volume de l’utérus qui entravent le retour veineux.

• Prendre en charge la constipation (voir ci-dessus). Améliorer le transit est la seule prévention reconnue contre les hémorroïdes.

• Limiter la douleur : porter des vêtements amples et des sous-vêtements confortables, faire une toilette quotidienne et après chaque selle avec un pain sans savon, surélever légèrement les pieds avec un petit tabouret pour faciliter l’exonération des selles. Le froid en bain de siège, sur une compresse…, ou un coussin percé en position assise peuvent aider.

• Des traitements, de préférence sur avis médical : topiques avec ou sans anesthésique et ceux contenant de la cortisone sur prescription, selon le Crat. Les veinotoniques, qui auraient une action sur la douleur et les saignements, sont utilisés, en privilégiant diosmine, hespéridine, troxérutine et rutoside. En cas de douleurs importantes, seul le paracétamol est recommandé, les AINS étant contre-indiqués à ce terme de la grossesse.

Insuffisance veineuse

La compression de l’utérus sur la veine cave, les hormones vasodilatatrices et l’augmentation du volume sanguin durant la grossesse entravent le retour veineux.

• Rappeler les conseils généraux : éviter la station debout prolongée et le piétinement, les vêtements serrés, les sources de chaleur. Surélever les jambes au repos et les pieds du lit, marcher souvent. Doucher régulièrement ses jambes à l’eau froide soulage.

• Chaussettes/bas/collants « maternité » de compression sont le traitement de référence en classe II, voire III selon les antécédents et le risque d’accidents thromboemboliques. L’avis du médecin est préférable. En fin de grossesse, des enfile-bas facilitent la pose ! Les veinotoniques peuvent être associés en privilégiant les mêmes molécules qu’en cas d’hémorroïdes. Lola peut appliquer un topique à effet froid/ veinotonique en massages de bas en haut sur la jambe, certains étant utilisables sur les collants.

Lola me demande

« Ma cousine me conseille de prendre du fer à partir de six mois de grossesse… »

« Vos bilans sanguins diront si vous en avez besoin ou non. N’en prenez pas de façon systématique, d’autant plus que la constipation est un effet indésirable du fer, et cela ne vous arrangerait pas ! »

« Mes pommettes sont tachées, pourquoi ? »

« C’est probablement le masque de grossesse. Votre peau est hyperpigmentée par endroits, sous l’effet des hormones et du soleil. C’est souvent réversible après l’accouchement mais cela peut prendre du temps. Mieux vaut le freiner en vous protégeant du soleil avec un chapeau large, des lunettes et un produit solaire d’indice 50. »