Le syndrome d’Asperger

De quoi s’agit-il ?

Le syndrome d’Asperger est un trouble du spectre autistique (TSA) sans déficience intellectuelle, certaines personnes ayant même un quotient intellectuel élevé. Aucun retard du langage n’est constaté contrairement à l’autisme de haut niveau. Il ne s’agit pas d’une maladie, mais d’une particularité neurologique cognitive liée à des anomalies structurelles du cerveau. Un défaut de transmission entre la réception et le traitement des informations est à l’origine d’un décryptage confus des événements et de l’environnement.

Comment se manifeste-t-il ?

• Les personnes autistes Asperger présentent des difficultés de communication et de rapports sociaux : elles ont du mal à comprendre la signification profonde des propos notamment dans le domaine de l’abstrait (implicite, second degré, etc.), des sentiments, ainsi que des intentions d’autrui. Leur communication non verbale limitée ne facilite pas les conversations qui deviennent alors pénibles, d’autant plus en présence de plusieurs personnes. Certains répètent de façon automatique des mots ou des phrases entendues immédiatement (écholalie immédiate) ou précédemment (écholalie différée). L’écholalie a souvent peu valeur de communication, mais elle peut avoir du sens dans certains contextes.

• Les individus atteints d’un trouble du spectre autistique (TSA) cultivent des intérêts spécifiques volontiers envahissants et leurs comportements sont parfois répétitifs et stéréotypés. Toute modification de leurs habitudes ou de leur environnement est délicate à vivre. S’y ajoute la plupart du temps une hypersensibilité, notamment aux bruits, à la lumière, aux odeurs et à certaines formes de contact physique. Ils sont souvent maladroits.

Comment est fait le diagnostic ?

• Une certaine capacité d’adaptation, plus marquée chez les femmes, et de nombreux troubles associés peuvent dissimuler le syndrome.

• Le diagnostic se fonde sur différents tests et évaluations, réalisés par une équipe pluridisciplinaire dans un centre de ressources autisme* ou par un psychiatre libéral spécialisé en collaboration avec un psychologue, un psychomotricien, un orthophoniste, etc.

• Le syndrome d’Asperger peut être diagnostiqué à partir de l’âge de 3 ans, mais en pratique, le diagnostic est souvent posé plus tardivement, parfois à l’âge adulte.

Quelle est la prise en charge ?

Au cours des années, les personnes atteintes du syndrome d’Asperger développent des stratégies de compensation et d’adaptation, au prix d’une grande fatigue. Pour leur permettre d’acquérir plus facilement les compétences sociales, les enfants concernés ont besoin d’être scolarisés dans une école classique (parfois aidés d’un auxiliaire de vie scolaire) et de suivre à côté un enseignement spécifique dispensé par des professionnels spécialisés.

Sources : Asperger aide France, aspergeraide.com ; Autisme France, autisme-france.fr ; « Autisme et autres troubles envahissants du développement : diagnostic et évaluation chez l’adulte », Haute Autorité de santé, juillet 2011.

* Les coordonnées sont accessibles sur le site du Groupe national des centres de ressources autisme, gncra.fr

AU COMPTOIR

Face à un patient atteint du syndrome d’Asperger à l’officine :

– ne pas le faire attendre trop longtemps,

– proposer un comptoir un peu isolé,

– lui parler doucement, de façon monocorde, simplement et précisément,

– lui laisser du temps pour répondre,

– l’aider lors des prises de décisions,

– anticiper ses besoins (les personnes Asperger ont des difficultés à demander de l’aide).