VIH : l’avancée des traitements en prévention

Alors que de nombreuses avancées ont été réalisées depuis 10 ans dans le domaine de la prévention de la transmission du VIH, la crise sanitaire a eu un impact très péjoratif sur le dépistage. La pandémie de Covid-19 vient ainsi ébranler l’objectif fixé en France d’arrêter la transmission du VIH d’ici 2030. La Journée mondiale de lutte contre le Sida, ce mercredi 1^er décembre, est l’occasion de rappeler les dernières méthodes de prévention à promouvoir pour atteindre cet ambitieux objectif.

Dans un rapport d’information transmis fin août 2021 au ministère des Solidarités et de la Santé, l’Agence nationale de recherche sur le Sida (ANRS/Maladies infectieuses émergentes) rapporte un déficit de 16 % des dépistages sanguins attendus entre mars 2020 et avril 2021 et une diminution des ventes d’autotests de 22 % en 2020. Parallèlement, les nouvelles initiations de traitement ont baissé de près de 20 % de mars 2020 à avril 2021. Ces chiffres font craindre une augmentation des prises en charge tardives et une circulation plus importante du virus. Or, deux moyens de prévention sont venus récemment renouveler la politique de prévention et de prise en charge du VIH.

Indétectable = intransmissible !

On appelle cette méthode de prévention de la transmission du VIH le Tasp pour « Treatment as prevention ». En effet, il est maintenant clairement établi qu’une personne séropositive pour le VIH qui a une charge virale indétectable depuis 6 mois sous traitement efficace, qui est observante de son traitement et du suivi médical, ne transmet plus le virus. Ainsi, la mise sous traitement antirétroviral précoce représente désormais au niveau individuel et collectif un des moyens de prévention les plus efficaces.

Les antirétroviraux en prophylaxie

La prophylaxie préexposition, ou PrEP, s’adresse aux personnes non infectées à haut risque de contracter le VIH. Elle consiste à prendre l’association d’antirétroviraux ténofovir/emtricitabine soit en continu (un comprimé tous les jours) ou à la demande (2 comprimés entre 2 heures et 24 heures avant le rapport sexuel puis 1 comprimé toutes les 24 heures jusqu’à 2 jours suivant le dernier rapport). Depuis le 1^er juin 2021, le traitement peut être prescrit par tout médecin. Le médicament est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie.