AVANCER TOUS ENSEMBLE
La qualité et la formation sont au cœur du réacteur de la Grande Pharmacie du Rond-point de Hem (Nord). La méthode permet une montée en compétence permanente pour tous. Y compris pour la titulaire, qui donne aussi des cours !
Sandrine Beaurain est une pro du vaccin ! Alors qu’elle avait déjà formé quelque 400 pharmaciens à la piqûre antigrippale lors de vacations chez Ospharm, la titulaire de la Grande Pharmacie du Rond-point à Hem (59) a passé, en 2021, 62 jours à vacciner contre le Covid-19 en dehors de son officine. D’abord dans la salle communale à Wattrelos, puis au vélodrome de Roubaix et, enfin, au Zénith à Lille. La pharmacienne a sauté le pas après avoir été frustrée de disposer uniquement de deux flacons par semaine pour son officine. Mais, pas seulement. « J’adore le pluriprofessionnel », dit celle qui est aussi membre du conseil d’administration de la “CPTS des 7 villes”, et co-gérante de la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) Hem créée fin 2020. Cela donne une nouvelle dimension à cette stakhanoviste de l’apprentissage. Ses formations extra-universitaires couvrent la moitié de son CV de deux pages. Elle enfile aussi volontiers le costume de professeur. Ainsi, elle a participé en binôme avec le médecin avec qui elle a monté la MSP Hem à la création d’un module pluriprofessionnel d’éducation thérapeutique du patient.
UNE ORGANISATION BIEN HUILÉE.
Elle estime que son expérience en centre de vaccination a ajouté de nouvelles dimensions à son métier d’officinal. « J’ai été amenée à superviser les doses (jusqu’à 3 300 par jour !), à assurer la consultation, c’est-à-dire vérifier l’éligibilité des patients au vaccin, et enfin à injecter, à Lille où dans chaque box travaillaient ensemble un injecteur et un consultant qui pouvaient être un médecin, un infirmier, une sage-femme, un pharmacien… J’ai appris la coordination. Le Zénith, c’était une bête de guerre avec jusqu’à 15 box en même temps. […] C’est très rigoureux », se souvient la titulaire qui utilisait déjà des process de qualité en reprenant son officine en 2001. Grâce à ses habitudes de travail organisées autour d’une équipe du matin et une autre l’après-midi et de leur cahier de liaison, l’officine a continué à fonctionner, malgré l’absence de sa cheffe d’orchestre, pendant plusieurs semaines par intermittence. Ici, chaque mission est décrite dans une fiche. Ainsi, si une personne nouvelle doit s’y mettre, elle va rapidement savoir comment procéder à la lecture de ce document. Sandrine Beaurain était sereine. De fait, pendant cette période inhabituelle, elle n’est revenue qu’une seule fois en urgence, à l’occasion d’un dégât des eaux qui a carrément nécessité la fermeture de l’officine. C’est le résultat de la construction d’une équipe autonome, incluant notamment des ex-titulaires, une apprentie et une stagiaire.
EDUQUER PLUS : LA VOCATION DU… “PHARMACIEN” !
La solidité de l’équipe repose aussi sur les formations habituellement dispensées pour tous chaque année. Sauf depuis la pandémie, qui a quasiment tout bloqué. Mais, l’enthousiasme est toujours au rendez-vous. Après cette période de turbulence, Sandrine Beaurain, qui espère bien retourner former ses pairs, va renforcer son équipe. Elle s’apprête à recruter Agathe, son étudiante de sixième année, dont le stage avait pour thématique les entretiens oncologiques (elle a pu en réaliser quatre !). Sans surprise, son principal rôle consistera à développer les nouvelles missions. « Mon cœur de métier reste l’éducation du patient », conclut la titulaire. Et ce, ensemble, avec l’équipe et au cœur de communautés de professionnels de santé.
- Ménopause : un tabou qui tombe, un marché qui s’envole
- L’IA au service des pharmaciens : un levier contre la fraude aux ordonnances ?
- Ordonnances numériques : vous pouvez certainement les traiter mais ne le savez pas
- Carte Vitale numérique : déploiement au vert, fraudes au rouge
- Déploiement de la carte Vitale numérique : les pharmaciens sont-ils prêts ?
