Cinquième vague : rappel et tests avant les fêtes

Selon Jean-François Delfraissy, il faudrait administrer une dose de rappel de vaccin anti-Covid-19 à 26 millions de Français « d’ici à fin janvier pour avoir non seulement une protection individuelle des personnes qui ont reçu la troisième dose mais aussi populationnelle, pour avoir éventuellement un impact sur la circulation du virus ». Le président de Conseil scientifique était auditionné ce 8 décembre par la commission des affaires sociales du Sénat sur la situation sanitaire. « On est de nouveau entré dans une vaccination de masse », a expliqué le P^r Delfraissy. « Je compte beaucoup sur les pharmaciens qui sont des agents de santé au niveau local, qui ont un respect profond des populations, qui sont sur les territoires (…) et qui, notamment pour les personnes les plus âgées, ont des conditions d’accueil qui ne sont pas celles des gros centres de vaccination » a-t-il ajouté.

Le rappel des soignants a également été évoqué. La couverture vaccinale n’est que de 30 % chez les professionnels de santé en établissements de santé et médicosociaux. Dans son prochain avis concernant les fêtes de fin d’année, le Conseil scientifique devrait recommander « très fortement » le rappel vaccinal chez les soignants, a également ajouté le professeur.

Combien de temps va durer l’efficacité du rappel ? Il est trop tôt pour avoir une réponse claire. « Il est possible que nous ayons besoin, à un moment donné, d’une quatrième dose pour rappel. Dans quel délai ? Je ne le sais pas encore, explique le P^r Delfraissy. Il est possible aussi, et c’est important, que le boost d’immunité conféré par la troisième dose soit tellement important qu’il soit durable dans le temps. »

« Prévention combinée »

Est-ce que la vaccination va suffire pour limiter la cinquième vague ? « Non », répond le P^r Delfraissy, mais la vaccination est « un élément fondamental ». « On a absolument besoin de l’ensemble de la boîte à outils », poursuit-il, à savoir la vaccination mais aussi les mesures de protection individuelles et collectives, les innovations (antiviraux, anticorps monoclonaux…).

« Il faut qu’on ait une utilisation très large des tests de dépistage », ajoute encore le P^r Delfraissy. Notamment avant les fêtes de fin d’année. Et « de se faire tester par test antigénique le vendredi avant Noël ou pratiquer un autotest – c’est 5 euros – si les pharmacies sont fermées le samedi de Noël avant d’aller dans sa famille », recommande-t-il.